Mistral russe : une décision lourde de conséquences ?

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Gabriel Vedrenne, Noémi Marois, Julien Pearce et François Coulon , modifié à
ÉCONOMIE -

La France a décidé de suspendre la vente des Mistrals à la Russie. Un revirement non sans risques.

La livraison devait avoir lieu le 1er novembre mais, à la veille d'un sommet de l'Otan sur la crise russo-ukrainienne, la France a décidé mercredi de suspendre la vente de ses Mistral à la Russie. "Les conditions pour que la France autorise la livraison du premier BPC (bâtiment de projection et de commandement) ne sont pas à ce jour réunies", a annoncé l'Elysée dans un communiqué. Et François Hollande de préciser ces conditions jeudi après-midi : "un cessez-le-feu et un règlement politique" dans l'est de l'Ukraine. Un revirement qui pourrait s'avérer lourd de conséquences pour économie française si la suspension se transformait en annulation. 

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Des pénalités qui peuvent peser lourd. La France ayant suspendu la livraison, la Russie devrait réceptionner ses deux portes-hélicoptères avec du retard. Or, les gros contrats de ce type prévoient des pénalités en cas de retard à la livraison. La France pourrait donc devoir verser une indemnité à la Russie. Et si le contrat est purement et simplement annulé, la France devra rembourser 1,2 milliard d'euros mais aussi une pénalité financière qui s’élèverait à un milliard supplémentaire. Le groupe DCNS, fabricant du Mistral, n'a pas souhaité communiquer quelles seraient les pénalités en cas de non livraison, se refusant à tout commentaire.

1.000 emplois en jeu. Même si le premier navire est quasiment prêt, il reste encore beaucoup de travail pour assembler le second. Dans leur ensemble, ces deux chantiers représentent 1.000 emplois direct. Si la France annule la construction du second navire, 300 salariés et une centaine de sous-traitants risquent de se retrouver au chômage partiel. Mais comme il n'est question pour l'instant que de suspension, et non d'annulation, l'assemblage du second navire devrait se poursuivre, selon la direction, afin de libérer la cale. Probablement à un rythme moins soutenu.

L'image internationale de la France. François Heisbourg, conseiller spécial de la Fondation pour la recherche stratégique confiait aux Echos que cette suspension n'est pas bonne pour l'industrie française de l'armement, c'est "un risque de perte de confiance dans la signature de la France pour les futurs contrats comme ceux projetés avec l'Inde".

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Que faire des deux navires ? La solution la plus simple est de les vendre à un autre pays. Selon le Figaro, des pays auraient évoqué l'idée que l'Otan puisse les acquérir. D'autres ont proposé que le Canada les achète. Mais aucune proposition concrète n'est arrivée pour l'instant sur le bureau de l'Elysée. 

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