Jean-Claude Debard, le président de Mitsubishi en France, ne partage pas tout à fait les vues du ministre du Redressement productif. C'est le moins qu'on puisse dire. Mardi soir, lors d'une conférence de presse, il a qualifié Arnaud Montebourg d'"abruti mental" et de "débile" devant un parterre composé d'une vingtaine de journalistes spécialisés, selon des propos rapportés par le journal La Provence.
>> Mise à jour, 9h44 : contacté par Europe 1, Jean-Claude Debard reconnaît avoir insisté sur le poids du secteur automobile dans l'économie française mais nie fermement avoir prononcé les mots "abruti mental" et "débile" ou avoir affirmé qu'Arnaud Montebourg ne connaissait pas ses dossiers. Il précise qu'il n'a pas eu de contrôle fiscal et qu'il "n'espère pas en avoir un".
>> Mise à jour, 15h12 : Charles-Bernard Andréani, le journaliste de La Provence auteur de l'article, tient à se défendre et raconte : après avoir écrit son article, vers 1 heure du matin, il a retrouvé Jean-Claude Debard dans l'hôtel où avait lieu la conférence de presse. Ce dernier a lu son sujet et lui a glissé en souriant : "je ne sais pas si on va rester ami". "Quand on ouvre sa gueule, on assume", tempête aujourd'hui Jean-Claude Debard, 40 ans de métier et qui tient à préciser qu'il a le verbatim complet de la déclaration du président de Mitsubishi.
Jean-Claude Debard avait réuni la presse pour la présentation et les essais du nouvel SUV de Mitsubishi. Mais ce sont bien ses propos sur Arnaud Montebourg qui ont marqué les esprits. "Je ne comprends pas", a-t-il dit, "ce ministre qui ne connaît pas ses dossiers de l'automobile qui représente 25% des revenus de la France et 10% de l'emploi dans notre pays, car il n'y a pas seulement les constructeurs mais aussi ceux qui travaillent par ou pour l'automobile directement ou indirectement", a fustigé Jean-Claude Debard.
Et le patron de Mitsubishi France d'enfoncer le clou : "Il est bête et ne comprend rien. Vous pouvez me citer sans vous inquiéter... Grâce à mes précédentes déclarations sur les chaines de télévision nationales, j'ai déjà un contrôle fiscal !"