L'affaire de l'amende record que risque d'infliger la justice américaine à la banque BNP Paribas n'en finit pas de prendre une tournure politique. Après les sorties de Laurent Fabius, de Michel Sapin, et même du Premier ministre Manuel Valls, c'est au tour d'Arnaud Montebourg de hausser le ton. "C'est un risque considérable (pour la banque, ndlr) et nous n'accepterons pas de le courir. Et cela va évidemment poser beaucoup de problèmes entre les deux gouvernements", a réagi le ministre de l'Economie, jeudi sur Europe 1.
"Peine de mort". "Il n'est pas acceptable que l'une des premières banques mondiales, l'une des premières de la zone euro, soit attaquée de cette manière. Il est donc parfaitement normal que nous demandions le retour à la raison car, quelles que soient les fautes, la peine de mort n'est pas acceptable, pour aucune entreprise", a prévenu Arnaud Montebourg.
L'affaire. Accusée d'avoir enfreint l'embargo américain en réalisant des opérations en dollars avec des pays comme l'Iran ou le Soudan, BNP Paribas risque une amende record, qui pourrait avoisiner les 10 milliards de dollars selon la presse américaine, ainsi qu'une suspension temporaire de certaines de ses activités.
Les autorités françaises, qui craignent que ces sanctions affectent la capacité de la banque à distribuer des crédits, font également valoir que le dossier pourrait créer un précédent pour d'autres grandes banques en Europe et in fine déstabiliser la zone euro.
Le gouvernement s'active. Face à une telle menace, le gouvernement a multiplié les déclarations. Y compris Manuel Valls qui a souligné que la France demande un "traitement équitable". "Le président de la République et moi-même suivons avec beaucoup d'attention ce dossier, qui concerne une des plus grandes banques européennes et mondiales, la première française", a souligné le Premier ministre.
Obama ne s'en mêle pas. Mais Barack Obama a prévenu : "la tradition aux Etats-Unis est que le président ne se mêle pas des affaires de justice", a déclaré le président américain au terme d'une réunion du G7 jeudi.
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