François Michelin, gérant du fabricant français de pneumatiques pendant 47 ans et jusqu'en 1999, est décédé à l'âge de 88 ans, a annoncé mercredi le groupe Michelin dans un communiqué. "Nous avons appris aujourd'hui avec une très profonde émotion la disparition de Monsieur François Michelin", a indiqué l’entreprise.
La date des obsèques de François Michelin sera communiquée ultérieurement, est-il précisé dans le communiqué de l'entreprise.
Il a fait de Michelin un géant. François Michelin est le petit-fils d'Edouard et le petit neveu d'André, les deux fondateurs du groupe du même nom. Il est "entré en 1951 à l'usine des Carmes, sous une fausse identité. Il y travaillera pendant quatre ans comme ouvrier, représentant de commerce et chef d'atelier. En 1955, il devient cogérant avec Robert Puiseux, puis, en octobre 1959, patron", raconte à son sujet La Montagne, le quotidien local de Clermont-Ferrand, où est basé le siège du groupe.
C'est sous le "règne" de François que Michelin devient le géant qu'il est aujourd'hui. Sous sa direction, le groupe adapte ses pneumatiques aux poids lourds, à l'aviation ou encore aux métros. Il ouvre des usines dans toute l'Europe et même aux Etats-Unis. Résultat : Michelin passe de la place de dixième producteur mondial à celle de leader, entre 1960 et 1990.
Relire dernière ITW de F. #Michelin , si profonde. Beau témoignage au soir d'une vie engagée http://t.co/ftcNTSpenmpic.twitter.com/Wcy08GcnGq— Abbé Grosjean ن (@abbegrosjean) 29 Avril 2015
Le dernier "paternaliste" ? Fervent chrétien, François Michelin a également longtemps été considéré comme l'un des derniers "paternalistes", cette idéologie selon laquelle l'entreprise et la vie d'un homme sont intimement liées. Ainsi, François Michelin se comportait en véritable "père". Un "père" qui formait ses salariés, faisait construire des logements, prenait en charge le transport... et exigeait en retour une obéissance sans faille des salariés. François Michelin y a d'ailleurs tiré une forte aversion envers les syndicats, au point qu'il s'était fait l’ennemi du CNPF, l’ancêtre du Medef, qu'il accusait d'être... trop partisan du dialogue social.
François Michelin était aussi surnommé le plus "secret des patrons", tant pour sa vie privée que pour sa défense acharnée du secret industriel. En 1959, lors d'une visite du Général de Gaulle à Clermont, l'emblématique chef d'entreprise avait même refusé l'entrée de l'usine à l'escorte du Général. Selon la légende, même les pompiers n'avaient pas droit d'accès dans les locaux !
>> À ECOUTER - Michelin, le leader mondial du pneu