Le week-end va être difficile pour les salariés de Mory Ducros. Les 5.000 employés du transporteur en redressement judiciaire depuis novembre s'est vu proposer vendredi quatre offres de reprises. Leur contenu ne sera connu que lundi matin et le tribunal de commerce de Pontoise ne les étudiera que le 31 janvier. Les travailleurs sont donc partagés entre satisfaction de voir leur entreprise reprise et crainte pour l'emploi.
Quatre repreneurs, dont un connu. Personne ne sait qui se propose pour reprendre l'entreprise, ni si ces offres seront complètes ou partielles. Toutefois, l'actionnaire principal de Mory Ducros, Arcole Industries a confirmé vendredi avoir proposé une qui "prévoit la reprise d'un réseau sur un périmètre national et la sauvegarde d'un nombre significatif d'emplois". Les syndicats estiment que 1.900 emplois pourraient être concernés.
Crainte pour l'emploi. Les salariés restent toutefois très inquiets pour leur avenir. "Malheureusement, on ne sauvera pas les 5.000 salariés", a indiqué le secrétaire national CFDT Transports Fabian Tosolini, car "on voit mal une entreprise reprendre le total des salariés". Selon une information non confirmée qui circule parmi les syndicats de l'entreprise, l'offre d'Arcole Industries comporterait un important plan social qui pourrait porter sur plus de 3.000 emplois.
Un processus juridique lent. Une fois les offres connues, elles vont être communiquées aux instances représentatives du personnel. Il s'en suit une période dite d'amélioration, pendant laquelle les postulants pourront revoir leurs copies. Jusqu'au rendez-vous décisif de la fin du mois, quand le tribunal désignera le ou les repreneurs de la société. Entretemps, un comité d'entreprise devrait par ailleurs être convoqué courant janvier.
L'Etat à la rescousse ? Selon des syndicats, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a évoqué devant eux, mi-décembre, une piste d'offre de reprise globale avec une forte restructuration à la clef. "L'Etat entend mettre en oeuvre, en lien avec les partenaires sociaux, un dispositif spécifique exceptionnel pour permettre à chacun des salariés dont l'emploi serait supprimé au terme de cette procédure de retrouver un emploi au plus vite", ont assuré dans un communiqué commun diffusé vendredi le ministre du Travail Michel Sapin, son homologue des Transports Frédéric Cuvilier et M. Montebourg.