"Je pense que prendre des sanctions, c’est toujours un échec". Au micro d'Europe 1, le commissaire européen à l’Economie, le socialiste Pierre Moscovici, s’est prêté à un exercice d’équilibriste : incarner Bruxelles et faire respecter les impératifs économiques de l’Europe (retour du déficit budgétaire de l’Etat à 3% du PIB, flexibilisation du marché du travail et amélioration de la compétitivité) sans trop critiquer pour autant sa famille politique, les socialistes, et la politique économique menée par Emmanuel Macron.
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C’est pourquoi Pierre Moscovici a affirmé "ne pas souhaiter de sanctions", avant de rappeler : "mais elles existent et peuvent être prises si les réformes structurelles ne sont pas engagées, ou si elles ne sont pas efficaces."
La loi Macron, va dans le bon sens pour Moscovici. L’ancien député du Doubs a refusé de trop commenter le fonds de la loi activité et croissance portée par son successeur à Bercy, Emmanuel Macron. Il a salué "un pas fait dans les réformes de grande envergure dont a besoin la France", tout en rappelant que les débats à l’Assemblée seraient décisifs pour voir quelle tournure allait prendre le texte.
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Sur l’orientation politique donnée par le texte du projet de loi, Pierre Moscovici a également refusé de commenter, de juger s’il était "libéral" ou "de gauche" : "Je vais faire une réponse maoïste, comme Dien Xao Ping, peu importe qu’un chat soit noir ou blanc du moment qu’il attrape des souris."
Le commissaire européen à l’Economie a néanmoins apporté son soutien sur l’extension du travail dominical à 12 dimanches par an, et a dit avoir toute confiance en Emmanuel Macron, un ministre "qui a du brio".
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"Le plan Juncker c’est pour tout de suite". Suite à l’annonce du plan de relance du président de la commission Jean-Claude Juncker de 315 milliards d’euros, Pierre Moscovici a appelé les Etats à participer directement, en leur assurant que ces dépenses supplémentaires ne s’ajouteront pas "au calcul du déficit ou de la dette".