Les grandes entreprises américaines conservent une plus grande part de leurs bénéfices à l'étranger, privilégiant les paradis fiscaux, au moment où Washington travaille à combler les failles de la fiscalité des entreprises, rapporte le Wall Street Journal (WSJ) lundi.
L'étude par le quotidien de 60 grands groupes américains a révélé qu'ils possédaient ensemble à l'étranger un total de 166 milliards de dollars en 2012. Plus de 40% de leurs bénéfices annuels ont ainsi échappé à la fiscalité américaine, selon le WSJ. Chacune des 60 entreprises choisies pour l'étude détenait au moins 5 milliards de dollars offshore en 2011.
Parmi elles, Abbott Laboratories, dont les bénéfices non taxés détenus à l'étranger ont augmenté de 8,1 milliards de dollars, à 40 milliards. Une hausse qui dépasse le bénéfice net de 6 milliards du groupe. Le conglomérat industriel Honeywell International a quant à lui accru ses réserves de revenus non taxés détenus par ses filiales à l'étranger de 3,5 milliards, à 11,6 milliards, une progression égale à son bénéfice net hors un ajustement lié aux retraites.
Cette pratique est, selon le journal, le résultat d'une règlementation américaine sur la fiscalité qui autorise les entreprises à ne pas payer d'impôts sur les bénéfices gagnés par des filiales à l'étranger si l'argent n'est pas rapatrié aux Etats-Unis.