Ne l'appelez plus "écotaxe"

Ségolène Royal, a évoqué la possibilité mardi de mettre à contribution les sociétés d'autoroutes pour financer des infrastructures routières en cas d'abandon de l'écotaxe
Ségolène Royal, a évoqué la possibilité mardi de mettre à contribution les sociétés d'autoroutes pour financer des infrastructures routières en cas d'abandon de l'écotaxe © Reuters
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Anne-Laure Jumet avec , modifié à
PLEIN PHARE - Ségolène Royal a donné davantage de détails sur la future taxe pour poids lourds, mardi au Sénat. Le terme "écotaxe" est enterré.

Ségolène Royal ne veut plus parler "d'écotaxe". La ministre de l'Ecologie, auditionnée mercredi à l'Assemblée par la mission d'information sur l'avenir de la mesure, ne veut plus utiliser le terme, susceptible, selon elle, de faire descendre les Bretons dans la rue. Place donc à la notion de "péages", pour évoquer la future mesure destinée à taxer les poids-lourds circulant sur le sol français.

Que cachera ce nouveau terme ? Mardi, lors d'une autre audition, au Sénat cette fois, par la commission d'enquête sur le contrat passé avec Ecomouv, la société qui gère l'écotaxe, la ministre a précisé ce qu'elle entendait faire de la future mesure, destinée à limiter la pollution et récolter des fonds pour entretenir les routes, qui ont actuellement besoin d'un milliard d'euros.

Taxer les camions "en provenance" de l'étranger... La ministre entend installer des "péages" aux frontières pour les camions "en provenance de l'étranger" qui empruntent les grands axes routiers de l'Hexagone. Précision importante : Ségolène Royale ne parle plus de "poids lourds étrangers", comme elle l'évoquait il y a quinze jours, mais de camions "en provenance de l'étranger". Car faire une distinction en fonction de la nationalité est contraire aux traités européens, et Bruxelles n'avait pas manqué de lui rappeler. "Ma principale priorité, c'est de trouver les moyens financiers pour commencer les chantiers d'infrastructure", a commenté la ministre mardi. 

>> Ce qu'elle disait il y a 15 jours :

… Et les autoroutes. La deuxième piste avancée par Ségolène Royal, c'est de faire contribuer les sociétés d'autoroute au financement des travaux routiers ou ferroviaires. La ministre a d'ailleurs déjà pris contact avec ces entreprises. La condition ? Trouver un moyen d'obliger les camions venant de l'étranger à prendre l'autoroute plutôt que les routes. Comment ? Elle ne le précise pas encore.

"Il est quand même très étrange que les autoroutes qui ont été privatisées dans le contexte que l'on connait (...) fassent deux milliards (d'euros NDLR) de bénéfices et que ces deux milliards de bénéfices, qui sont quand même payés par les usagers, ne reviennent pas pour payer les infrastructures dans le cadre du contrat de plan Etat-régions", a estimé Ségolène Royal.

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