Selon les défenseurs du projet, l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes avait une principale raison d'être : remplacer l'aéroport de Nantes-Atlantique, jugé trop petit pour le nombre de passagers qu'il reçoit. Le hic : le permis de construire de la future structure, déposé par le concessionnaire Vinci en avril 2013, présente un projet… plus petit que l'ancien aéroport, assure mercredi le Canard Enchaîné.
"La quasi-totalité des salles, des espaces et des équipements de l’aérogare prévus à Notre-Dame sont au-dessous" de ceux de Nantes-Atlantique, écrit le journal satirique.
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Les zones d'accueil plus petites... Il y aurait ainsi 28 comptoirs d'enregistrement à Notre-Dame-des-Landes, dont 12 simplifiés (sans tapis roulant), contre 34 pour Nantes-Atlantique. La zone d'accueil des passagers serait de 2.670 m2 dans le nouvel aéroport, alors qu'elle est de 4.200 m2 à Nantes-Atlantique. Il n'y aurait également plus que sept postes de contrôles, contre huit aujourd'hui. Les salles d'embarquement passeraient d'un total de 3.775 m² à 2.850. Les passerelles ne seraient plus que deux contre cinq aujourd'hui. "La modernisation et le digital permettront aux clients de faire plus de choses eux-mêmes", répond Vinci, interrogé par le journal, promettant des espaces plus "multifonctionnels".
… les pistes pas plus grandes ? Mais il n'y a pas que côté passager, que les projets semblent revus au rabais. Les parkings pour les avions devraient passer de 23 à 20 places. Et comme le souligne Ouest France, "on savait déjà qu'à Notre-Dame-des-Landes, la plus importante des deux pistes de l'aéroport, aura la même longueur que celle de Nantes Atlantique (2 900 m). Elle ne pourra donc pas accueillir en service régulier les gros-porteurs comme l'Airbus A 380". La galerie commerciale, en revanche, devrait être de 2.500 m2, soit le double d'aujourd'hui.
Verra-t-il vraiment le jour? Après le départ de Jean-Marc Ayrault du gouvernement, la question du maintien du projet se pose encore. Ce "sera très difficile à faire", confiait Ségolène Royal, la ministre de l'Ecologie, en mai dernier. "Il est trop cher, il est d'un autre temps, mais on ne peut pas le dire publiquement parce que je ne peux pas froisser mon prédécesseur Jean-Marc Ayrault", aurait également confié Manuel Valls au sénateur écologiste Jean-Vincent Placé, selon des propos rapportés en août sur notre antenne par l'ex-écologiste et chroniqueur d'Europe1, Daniel Cohn-Bendit.
Toutefois, selon un document de travail confidentiel daté du 19 septembre et que s'est procuré France Bleu Loire Océan, le financement de l'accès routier à Notre-Dame-des-Landes fait parti des investissements prioritaires de l'Etat dans la région pour la période 2015-2020. L'idée : construire 11 kilomètres de voies entre la nationale Nantes-Rennes et la route Nantes-Vannes, pour un coût de 97,7 millions d'euros.