Comme pressenti, les tarifs du gaz vont de nouveau grimper le 1er juillet prochain, une hausse variable selon les catégories de clients et qui concerne les seuls abonnés de GDF Suez soumis au tarif réglementé.
Ces nouvelles hausses font suite à la demande formulée par GDF Suez auprès de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), l’autorité compétente pour réviser les tarifs de l’énergie. L'ex Gaz de France a justifié sa demande par la hausse des prix du pétrole, sur lesquels sont indexés ceux du gaz.
Des hausses à la carte
Les hausses sont variables selon les contrats :
- +4,7% pour les contrats incluant le chauffage, la cuisson et l’eau chaude (6,3 millions abonnés)
- +3,1% pour ceux incluant la cuisson et l’eau chaude
- +2,1% pour la fourniture de gaz pour la seule cuisine
Au total, 10,8 million foyers soumis au tarif réglementé sont concernés par cette nouvelle hausse des tarifs, après celle décidée en avril. Face à une cette nouvelle hausse du prix du gaz, les impayés se multiplient de manière exponentielle : GDF Suez a prévu 300.000 coupures de gaz en 2010, soit trente fois plus qu’il y a deux ans.
"Une pause" demandée par Lagarde
Au lendemain de cette annonce, la ministre de l'économie a demandé vendredi "une pause" dans les tarifs du gaz jusqu'au 1er janvier 2011, le temps qu'un audit détermine si la formule tarifaire appliquée par la commission de régulation (CRE) de l'énergie était "bonne". La CRE a déjà annoncé dès le mois de mars un audit de la formule permettant de calculer les prix du gaz. Elle doit rendre ses conclusions en septembre. "D'ici là, je souhaite qu'on fasse une pause complète dans l'examen de toute mesure supplémentaire tant que les résultats de l'audit ne sont pas fournis", a demandé Christine Lagarde.
La CRE a indiqué jeudi que les premiers résultats de son audit laissaient "entrevoir des modifications fondées sur les renégociations en cours des contrats à long terme entre GDF Suez et ses fournisseurs". Ces modifications pourraient entraîner une baisse des prix du gaz, en les indexant en partie sur les prix des marchés de gros, a laissé entrendre le gendarme de l'énergie.
GDF Suez achète son gaz via des contrats à long terme auprès des pays producteurs (Norvège, Russie, Algérie, etc.) à un prix indexé sur les cours du baril de pétrole. Mais les prix du gaz naturel sur les marchés de gros sont de plus en plus déconnectés des prix du pétrole brut, du fait d'une surproduction de gaz naturel au niveau mondial. Cette situation avait poussé plusieurs associations de consommateurs à demander une révision de la formule de calcul des prix du gaz.
- S'abonner au gaz est-il encore financièrement intéressant ?