Le groupe suisse Novartis annonce mardi qu'il fait l'impasse sur les 72 millions de francs suisses (58,4 millions d'euros) qu'il avait prévu de verser à son président sortant Daniel Vasella, cédant à la colère grandissante dans le pays concernant les émoluments des dirigeants d'entreprise.
Cette décision, annoncée à quelques jours de l'assemblée générale du groupe pharmaceutique, est une victoire des actionnaires suisses, tel le fonds basé à Genève Ethos Fund. Ce dernier a mené campagne contre ce "parachute doré", qui représente 12 millions de francs par an à verser sur six ans, à condition que Daniel Vasella n'accepte pas un poste chez un concurrent.
"Nous continuons à croire au bien-fondé de la clause de non-concurrence, toutefois, nous pensons que la décision d'annuler l'accord, ainsi que toute compensation associée, répond aux préoccupations des actionnaires (...)", déclaré le vice-président de Novartis Ulrich Lehner, cité dans un communiqué.
Daniel Vasella, cible préférée des critiques sur les salaires des dirigeants, déclare dans le communiqué qu'il comprend que les Suisses trouvent la compensation trop élevée. Il a gagné 13,1 millions de francs en 2012, en légère baisse par rapport aux 13,5 millions de 2011. Son "parachute doré" a attiré une volée de critiques dans les milieux politiques et économiques à l'approche d'un référendum le 3 mars sur la question d'un droit de veto des actionnaires contre les rémunérations abusives des dirigeants.
Selon un enquête publiée dimanche, près des deux tiers des électeurs suisses sont en faveur d'une telle initiative.