"Ce n'est pas la position du gouvernement. C'est non, et c'est clair." Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, invité mardi matin d'Europe1, s'est scrupuleusement opposé à l'intégration des œuvres d'art dans le calcul de l'impôt sur la Fortune (ISF) et à l'instauration d'une redevance TV pour les résidences secondaires. Deux amendements sur le Budget 2013 proposés par le rapporteur du Budget à l'Assemblée, le socialiste Christian Eckert. Le Premier ministre tient à "garder le cap", sans revoir les objectifs de réduction de déficit n'y ajouter de nouveaux impôts.
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Ayrault désavoue Eckert...
Sur la proposition de Christian Eckert, et pour donner "un signe", les députés socialistes de la Commission des Finances avaient voté un amendement, la semaine dernière, visant à inclure les œuvres d'art d'une valeur de plus de 50.000 euros, dans le calcul de l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF). La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, et le ministre de l'Emploi, Michel Sapin, s'y étaient dits défavorables. Jean-Marc Ayrault vient de faire de même.
... Et Cahuzac
Idem pour la redevance TV. Christian Eckert a proposé d'étendre la redevance audiovisuelle aux résidences secondaires, avec un montant de 64 euros, moitié moindre que pour les résidences principales. Cette extension de l'assiette de la redevance pourrait apporter environ 164 millions d'euros de ressources supplémentaires à l'audiovisuel public en 2013. Mais le Premier ministre n'en veut visiblement pas. "Le gouvernement est favorable à cet amendement parlementaire, d’origine parlementaire", avait pourtant soutenu dimanche Jérôme Cahuzac, ministre du Budget.
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Le déficit à 3% : "impératif"
Les députés commencent mardi l'examen en séance du Budget 2013, proposé par le gouvernement et prévoyant un "effort inédit de 36,9 milliards d'euros" pour réduire le déficit public. Jean-Marc Ayrault le réaffirme, l'objectif de réduction du déficit à 3% du PIB est "impératif". Et appelle la majorité à "l'unité pour ne pas menacer la souveraineté nationale", après que Claude Bartolone ait qualifié l'objectif de 3% "d’absurde". Mais il refuse d'inclure de nouveaux impôts, en plus des 20 milliards déjà proposés par le gouvernement. Il reviendra à l'Assemblée nationale de trancher.
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Le Premier ministre est, enfin, revenu sur les propos alarmistes de Laurence Parisot, patronne du Medef, qui réclame depuis des jours "un choc de compétitivité" pour la France. Pour Jean-Marc Ayrault, le coût du travail n'est pas le seul problème, et il faut étaler la réforme sur "deux ou trois ans."
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