OGM : une étude neutre, c'est possible ?

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Sophie Amsili , modifié à
Oui, mais à certaines conditions, estiment les deux autorités qui ont rendu leurs avis lundi.

Après avoir réfuté les conclusions du Pr Séralini, les deux autorités saisies par le gouvernement recommandent lundi une nouvelle étude sur la toxicité du maïs transgénique NK603. Celle-ci doit être indépendante. Mais est-ce possible ?

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Que signifie une étude "indépendante" ? "L'indépendance, c'est qu'on connaisse les personnes qui font partie du comité, ce qu'elles font, quel est leur intérêt, quelles sont leurs compétences", avance Jean-Christophe Pagès, président du Comité scientifique du Haut Conseil des Biotechnologies (HCB).

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Mais une étude indépendante sur les OGM, c'est possible ? Oui, estime Dominique Gombert, directeur d’évaluation des risques à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Mais à condition, selon lui, de s'appuyer sur le "monde académique". "Les universitaires peuvent mener des projets de recherche, par exemple via l'Agence nationale de la recherche ou par l'Anses qui est dotée d'un appel à projet de 6 millions d'euros." Pour Jean-Christophe Pagès, il s'agit avant tout inclure des acteurs aux points de vue opposés, complète. "Normalement, tout scientifique est dans cette démarche." Pourraient donc, selon lui, y participer des toxicologues universitaires, mais aussi des laboratoires universitaires ou privés, des membres d'associations hostiles aux OGM… 

Comment se déroulerait l'étude ? "Il faut désigner clairement le protocole, la sélection des équipes, expliquer les résultats et les publier, ajoute-t-il. Pendant la durée de l'étude, il ne faut pas que l'équipe soit soumise aux pressions de lobbys. C'est une possibilité offerte par la mise en place de fonds publics. De plus, à l'Anses, nous mettons en place le plus de moyens possibles pour s'assurer que les chercheurs soient exempts de conflits d'intérêt. Par exemple, s'assurer qu'il n'y a pas de lien intellectuel ou financier avec des lobbys, ou bien vérifier qu'un laboratoire ne travaille pas abondamment pour une association ou pour un industriel. On pourra faire la même chose dans ce cadre."

Est-ce qu'on doit mener cette étude au niveau national ou européen ? "Les deux niveaux sont pertinents, estime Dominique Gombert, de l'Anses. A l'échelle européenne, on pourrait s'inspirer du National Toxicology Program, un programme américain doté d'un montant considérable (120 millions de dollars) et qui mène des études dans un cadre transparent et ouvert."