A la mi-novembre, le groupe PSA confirmait un vaste plan d’économies visant à supprimer 6.000 emplois dont 4.300 en France. Sur ces emplois hexagonaux, 2.400 concernent des prestataires, et 1.900 l’effectif permanent du constructeur automobile. Un document émanant de la direction précise désormais comment seront réparties ces 1.900 suppressions de postes, dont 1.019 concernent les sites de production, 495 la section recherche et développement, et 400 d’autres directions, tels que le marketing ou les ressources humaines. Région par région, site par site, Europe1.fr dresse la liste des postes supprimés.
Sochaux. Le fief de Peugeot, et son site le plus important avec près de 20.000 salariés tous statuts confondus, ne pouvait pas échapper au plan d’économies. 223 emplois devraient être supprimés sur le site de production, le deuxième plus grand d’Europe, et 124 dans le service recherche et développement.
Aulnay. C’est l’autre site le plus touché par le plan. Et celui où les salariés se montrent les plus inquiets pour l’avenir. Dans le détail, 140 postes du site de production seront supprimés et 56 en recherche et développement dans cette usine de Seine-Saint-Denis. Soit 196 emplois sur les 3.440 que compte le site. Et si le groupe a indiqué à plusieurs reprises que la fermeture d'Aulnay n'était "pas d'actualité" et que la C3 y serait produite jusqu'en 2014, les syndicats veulent plus de garanties, à plus long terme.
La CGT appellait ainsi à un rassemblement devant le site, au cours duquel une lettre à Nicolas Sarkozy, cosignée par tous les syndicats et concernant l’avenir du site après 2014, a été lue en public. "Monsieur le Président, nous demandons d'intervenir pour que puisse se tenir une réunion tripartite Etat-PSA-syndicats dans le but d'aboutir à un accord, garanti par l'Etat, assurant le maintien de tous les emplois sur le site d'Aulnay, au moins jusqu'en 2016", date prévue de la fin de la fabrication de la C3, dit le courrier. "Etant donné la gravité de la situation, les travailleurs d'Aulnay ne peuvent pas se contenter de promesses orales", ont prévenu les syndicats.
Rennes. Ce site d’Ille-et-Vilaine n’est pas non plus épargné. 147 emplois sur le site de production, 79 en recherche et développement, sur les 6.900 que compte l’usine sont concernés par le plan d’économies.
Poissy. Sur le site de production, 80 postes vont être supprimés. Sur le pôle tertiaire, qui regroupe près de 4.500 emplois des directions centrales du groupe, ce sont 170 emplois qui sont concernés.
Mulhouse. Le deuxième site le plus important du groupe automobile est relativement épargné. Seuls 110 emplois, tous sur le site de production, vont être supprimés sur les quelque 10.000 de l’usine.
Enfin, 139 postes dans le service recherche et développement seront supprimés à Vélizy, en région parisienne.
Un comité central d'entreprise est prévu jeudi matin au siège de PSA et un comité central d'entreprise extraordinaire a été programmé pour le 20 décembre. Les syndicats devraient y marteler encore leur opposition au plan d’économies. Pour la CGT, "ce plan n'a aucune justification quand on sait que M. Varin (PDG du groupe, ndlr) s'était vanté au mois de septembre que PSA disposait de plus de 11 milliards d'euros de trésorerie et que PSA a réalisé, sur le seul 1er semestre 2011, une marge opérationnelle de 1,15 milliard d'euros".