Le groupe PSA automobile n’a-t-il pas été excessif avec son vaste plan de restructuration et ses 8.000 suppressions de postes ? Visiblement taraudé par cette question, Arnaud Montebourg avait commandé fin juin un rapport sur le sujet. Ce document, qui doit être remis mardi au gouvernement, risque de fortement influencer la position du gouvernement vis-à-vis de la firme sochalienne.
La filière automobile, premier dossier de Montebourg
A peine installé à la tête du ministère du Redressement productif, Arnaud Montebourg s’est penché dès le mois de mai sur la filière automobile, où les rumeurs de licenciements chez PSA enflaient. Fin juin, Emmanuel Sartorius a donc été chargé de rédiger un rapport complet sur le groupe.
Ce dernier, ingénieur des Mines et expert du Conseil général de l'économie, de l'industrie, de l'énergie et des technologies, n’a pas eu le temps de boucler son analyse que le groupe PSA dévoilait mi-juillet son plan de restructuration, notamment synonyme de fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois en Saine Saint-Denis.
PSA, "malade imaginaire ou malade réel" ?
Si le rapport Sartorius arrive après les annonces du groupe PSA, il permettra néanmoins de répondre aux interrogations des syndicats et du gouvernement. Les premiers, à l’image de Franck Don, représentant CFDT chez PSA, attendent "qu'il nous donne une vision plus claire de l'état du malade PSA, malade imaginaire ou malade réel".
Quant au gouvernement, qui a dû gérer cette annonce juste après avoir accédé au pouvoir, il espère pouvoir définir une ligne de conduite claire. Si PSA va si mal qu’il l’annonce, l’Etat apportera toute son aide à PSA. En revanche, si le plan de restructuration est jugé excessif au regard de la santé de la firme, le gouvernement pourrait adopter un ton bien plus offensif.
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Ces questions, le Journal du Dimanche a déjà commencé à y répondre en publiant le week-end dernier un article selon lequel "PSA est acculé" et pourrait se trouver "dans une situation plus dramatique encore" qu’annoncé. Le rapport épinglerait également la gestion de la famille Peugeot, restée "dans un cadre trop français".
Seule certitude, les syndicats montent au front
Que ces premières fuites soient confirmées ou pas, les syndicats ont promis de hausser le ton pour adoucir le traitement de choc décidé par la direction. "Il y a eu un changement de ton du président, il va falloir qu'on s'explique", a ainsi prévenu Jean-Pierre Mercier, représentant CGT chez PSA Aulnay, lundi sur iTélé.
Preuve de leur méfiance, les syndicats ont par ailleurs demandé un autre rapport, commandé au cabinet Secafi.
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