>> L'info. Coup de théâtre chez PSA. Le plan social lancé à l'été 2012, qui prévoit la suppression de 8.000 postes ainsi que la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois, a été suspendu mardi matin par la cour d'appel de Paris, saisie par la CGT d'une de ses filiale, Faurecia. La justice en effet estime que la direction n'a pas rempli ses obligations d'information à l'égard des représentants du personnel de Faurecia. Mais que vient faire cette filiale dans l'affaire PSA ? Et ce rebondissement remet-il vraiment en cause le plan social ? Éléments de réponse.
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Faurecia et PSA, quel est le rapport ? Engagée dans un bras de fer avec la direction pour sauver le maximum d'emplois, la CGT a trouvé une "astuce" juridique. Lors d'un plan social, une entreprise doit informer ses salariés par le biais des représentants du personnel. PSA l'a bien fait en son sein mais pas chez Faurecia, une filiale qui lui appartient à 57% et dont l'activité dépend principalement du groupe automobile. En partant du principe qu'un emploi chez un constructeur automobile génère trois emplois chez les sous-traitants, la CGT a donc estimé que le plan social de PSA aurait forcément des conséquences chez Faurecia et que ses représentants du personnel devaient donc être aussi informés. Cela n'a pas été fait, la justice a suivi le raisonnement et a donc suspendu la procédure.
Cela change-t-il quelque chose sur le fond ? Non, la justice ne s'est pas prononcée sur le contenu du plan social mais sur le respect des procédures. C'est pour cela que la direction assure "qu'il n'y a pas de suspension du projet", juste un délai supplémentaire. PSA maintient donc qu'il va mener à terme son plan de restructuration, jugé indispensable pour retrouver un équilibre financier. Le groupe automobile traverse en effet de graves difficultés : entre 2011 et 2012, son chiffre d'affaires s'est effondré de 14 %, tandis que les immatriculations diminuaient elles de 17,5 %. Résultat, une surcapacité de 25% : les usines continuent à coûter de l'argent mais ne tournent pas à plein régime.
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Tensions dans les usines. Pendant ce temps, le travail reprend doucement à Aulnay-sous-Bois, après dix jours d'arrêt du travail. Mardi matin, 180 personnes étaient encore en grève selon la direction, sur un total de 2.800. Mais la production reste fortement perturbée : en milieu de matinée, une vingtaine de voitures seulement étaient sorties des ateliers de montage, alors que l'équipe du matin en produit normalement 350.
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