PSA Peugeot Citroën se prépare à supprimer l'an prochain 3.450 postes en France. Le but : gagner en compétitivité, selon trois sources proches du dossier citées mercredi par Reuters. Le projet, qui représenterait environ 6% des effectifs actuels du groupe dans l'automobile en France, sera discuté lundi prochain avec les représentants syndicaux du groupe.
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Le détail des suppressions. Ces suppressions se feraient notamment via une dispense d'activité pour ses salariés les plus âgés. Selon les sources de Reuters, jusqu'à 1.500 personnes pourraient bénéficier d'un aménagement de fin de carrière l'an prochain. D'après deux des sources, la version 2015 du Dispositif d'adéquation des emplois et des compétences (DAEC) conclu en juin prévoirait également 550 départs dans le cadre d'une "mobilité externe sécurisée" (une suppression de poste avec accompagnement du salarié jusqu'à ce qu'il retrouve un emploi) et 1.400 reclassements internes.
En échange de de ces aménagements de fin de carrière, PSA a promis d'embaucher environ 2.000 jeunes en alternance l'an prochain, après 1.300 cette année. "C'est un engagement fort en faveur des jeunes alors que l'entreprise poursuit ses efforts de redressement", a déclaré à Reuters un porte-parole de PSA, citant le directeur des ressources humaines du groupe Philippe Dorge.
"Encore des familles brisés". Mais selon Jean-Pierre Mercier, de la CGT, contacté par Europe1, on s'achemine bien vers un nouveau drame social. "Il y aura 1.500 départs en pré-retraite, mais tout le reste, ce sont des salariés qui ne sont pas forcément âgés. Cela va être de l'ouvrier, en passant par le cadre, l'ingénieur et le technicien. Il y a des familles, des histoires de vie qui vont être encore brisées, sous le coup d'une direction qui ne pense absolument qu'à augmenter ses profits", déplore le syndicaliste, qui demande au gouvernement "de ne pas laisser faire ça".
Xavier Lelasseux, représentant CFDT chez PSA, craint également qu'entre le départ de salariés en CDI et l'arrivée de jeunes en alternance, le compte n'y soit pas. Selon le syndicaliste, encore 14% des métiers du groupe sont considérés comme "sensibles", soit "près de 9.000 personnes pour lesquelles je suis inquiet".
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PSA dégraisse depuis deux ans. Dans le cadre de son plan stratégique "Back in the race", PSA veut ramener d'ici la fin 2016 ses coûts salariaux totaux à moins de 12,5% de son chiffre d'affaires. La France, qui représentait fin 2013 plus de 40% des effectifs mondiaux du groupe, vient en première ligne dans cette quête de productivité. L'année 2012 a été marquée par un vaste plan social à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), où PSA a fermé son usine, ainsi qu'à Rennes, et par un plan de départs volontaires à travers tout le groupe. En 2013 et 2014, le constructeur a continué de réduire ses effectifs, ramenés le mois dernier autour de 60.000 personnes pour le coeur de l'activité automobile en France.