Jean Marc Ayrault se rend à Rennes vendredi pour signer le pacte d'avenir pour la Bretagne. Dans sa besace : plusieurs mesures d'urgence pour les filières en difficulté. Le pacte a été voté à une courte majorité jeudi par le conseil régional et prévoit une enveloppe de près de 2 milliards d'euros d'aides.
>> Mais des voix s'élèvent pour dénoncer un coup de com' consistant à présenter comme une nouveauté des aides déjà prévues par ailleurs. À raison.
500 millions prévus depuis 2010. Pour une grande partie, cet argent était déjà planifié. Il y a d'abord les fonds prévus dans le cadre du contrat de plan Etat-Région pour 2014-2020, qui représente déjà 500 millions d'euros, à utiliser pour la rénovation des routes, le haut débit ou encore les filières d'avenir.
Un milliard de la BPI. Est aussi comptabilisée, dans ce pacte d'avenir, l'aide de la Banque publique d'investissement. Et là, on parle de sommes encore plus importantes : près d'un milliard d'euros ont été débloqués pour les entreprises bretonnes, dont le versement sera échelonné entre 2014 et 2020. Elles ont bien été débloquées pour le pacte mais il ne s'agit pas à proprement parler de nouveaux crédits, puisqu'il s'agit de prêts qu'il faudra rembourser.
N'y a-t-il aucune aide nouvelle ? Ce qu'il y a de nouveau, c'est le doublement des fonds européens, soit 185 millions d'euros de nouveaux crédits sur sept ans pour le secteur agricole et agroalimentaire. Et 30 millions répartis entre les entreprises agroalimentaires et la filière volaille. Au total si on fait les comptes, on ne trouve donc sur ces 2 milliard d'euros ... que 215 millions de nouveaux crédits, dont la majorité s'étale sur sept ans.
LE CHIFFRE - Près de 2 milliards d'euros pour la Bretagne
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