L'eau dans le vin. La fronde du gouvernement aura-t-elle porté ses fruits ? Après avoir dit qu'il "ne voulait pas entendre parler de contreparties" au pacte de responsabilité, le président du Medef dit désormais ne pas "exclure" des "engagements chiffrés" en matière de création d'emplois. "Je n'exclus pas des engagements chiffrés qui seraient des objectifs à partager sur la base d'estimations", a déclaré Pierre Gattaz mercredi à la presse, à bord de l'avion de François Hollande, entre Washington et San Francisco.
La polémique. Au premier jour de la visite du président de la République aux États-Unis, le patron des patrons avait pourtant semé le trouble lundi, répétant que les allègements de charges promis dans le cadre du pacte ne devaient pas s'accompagner de "contrainte" sur les entreprises.
"Quand j'entends parler de contrepartie dans ce pacte, j'entends aussi des gens qui me disent : 'on va vous contraindre, on va vous obliger, on va vous mettre des pénalités, si vous ne le faites pas vous allez être punis...' Il faut arrêter ce discours qui est insupportable. On n'est pas dans une cours d'école, ça suffit", avait lancé le président du Medef, alors qu'il s'exprimait à l'étranger, convié au sein de la délégation française.
“@MsieurLapique: #PRUSA - #Gattaz vient gâcher le voyage officiel d'#Hollande aux Etats-unis chez les #Obama : pic.twitter.com/plxPAv3HIb”— tweeterman (@martin76130) 12 Février 2014
Gattaz, "supporteur de la France". Mercredi, après un recadrage unanime de l'exécutif français, Pierre Gattaz a mis de l'eau dans son vin. "Il y aura des engagements de mobilisation sur les apprentis et les emplois à la condition que les choses bougent et que certains verrous se débloquent", assure-t-il, "l'enjeu" étant "la création d'un million d'emplois nets en cinq ans auquel je crois". Le patron des patrons entend d'ailleurs continuer de porter son pin's promettant ce million d'emplois. Il "est avant tout un signe d'engagement", explique-t-il.
"Le gouvernement a fait le choix du pacte de responsabilité, je ne fais qu'abonder dans ce sens et c'est peut-être une chance historique pour le pays de se réformer", poursuit-il, enchaînant: "supporteur de la France, je le dis aux Etats-Unis: France is back".
Victime du "décalage horaire" ? La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, s'est réjouie depuis Paris que Pierre Gattaz "ait retrouvé ses esprits et le sens de la mesure dans ses propos" et a mis ses premières déclarations sur le compte du "décalage horaire"."Une date a été trouvée pour que cette fameuse réunion ait enfin lieu entre les organisations patronales et syndicales qui devront, d'ici la fin du mois, proposer des contreparties concrètes aux allègements de cotisations familiales", a-t-elle enfin souligné.