Journée de contrition pour le Premier ministre grec, Georges Papandréou. Ce dernier doit faire face à la fois à la pression des pays de la zone euro, mais aussi au mécontentement de la classe politique grecque, qui lui reproche ses aternoiements. Il a donc dû remiser son projet de référendum et envisagerait même de mettre sa démission dans la balance.
En milieu de journée, Georges Papandréou s'est déclaré jeudi prêt à retirer son projet de référendum sur l'euro mais a exclu de démissionner, démentant des informations rapportées notamment par la BBC sur son site. Sauf que pour arriver à faire adopter le plan de sauvetage européen, il aurait conclu un accord avec ses ministres par lequel il s'engage à démissionner et à laisser la place à un gouvernement de coalition s'ils l'aident à remporter vendredi un vote de confiance au parlement grec.
Appel pour un gouvernement de coalition
La fronde a pris de l'ampleur dès jeudi matin : deux députés socialistes ont annoncé qu’elles ne voteront pas la confiance au gouvernement vendredi. Et un groupe de députés du parti au pouvoir prépare une proposition pour former un gouvernement de coalition, dirigé par Lucas Papademos, ex-vice-président de la Banque centrale européenne.
Puis le chef du parti d'opposition de droite en Grèce Antonis Samaras a réclamé jeudi soir "la démission" de Georges Papandréou et la tenue d'élections législatives anticipées. "J'ai dit à Monsieur Papandréou de démissionner et d'aller vers la formation d'un gouvernement temporaire de transition (...) afin d'avancer vers des élections (anticipées)", a-t-il lancé.
Plus de majorité au Parlement
D'après la constitution grecque, la démission du Premier ministre n'entraîne pas automatiquement des élections anticipées. Mais elle déclencherait la recherche, sous la houlette du président de la République, d'une majorité gouvernementale dans un délai de neuf jour maximum.
Avec les deux défections annoncées jeudi, Georges Papandréou ne dispose plus que de 150 voix sur 300 au Parlement jeudi, selon la télévision publique grecque Net. La majorité avait déjà été réduite à 152 élus après le brusque départ d’une député.
Fronde des ministres
Théoriquement, il peut encore remporter la confiance au Parlement, selon le nombre de députés qui participeront au scrutin. Mais la situation est de plus en plus délicate pour lui : cinq de ses ministres contestent son projet de référendum sur le plan européen d’aide à l’euro.
Evangélos Vénizélos, ministre des Finances et poids lourd de la majorité, a ainsi estimé que "l’entrée de la Grèce dans l’euro est une conquête historique du peuple grec qui ne peut pas être mise en question". D'après un responsable de son ministère, "un référendum est exactement ce dont le pays n'a pas besoin". Le ministre du Développement, Michalis Chryssohoïdis a pour sa part affirmé que "ce qui presse est la ratification par le Parlement de l'accord" européen.