La maire de Paris, Anne Hidalgo, est en passe de perdre la bataille face à Emmanuel Macron. Selon les informations d'Europe 1, il n'y aura pas d'avis conforme du maire sur les zones touristiques internationales dans la loi Macron que l'Assemblée nationale est en train d'examiner. C'est pourtant ce que réclamait depuis des semaines la maire socialiste de la capitale : disposer d'un droit de veto sur la création des zones touristiques, où les commerces peuvent ouvrir tous les dimanches. La maire de Paris espérait donc le dépôt d'un amendement soutenu par le gouvernement mais il n'en sera rien.
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La loi Macron rouvre le dossier du travail le dimanche. Actuellement en discussion à l'Assemblée nationale, la loi Macron prévoit une multitude de réformes. Mais l'une d'elles est plus emblématique que d'autres : faciliter le travail dominical. Le texte prévoit notamment d'autoriser jusqu'à douze dimanches travaillés par an, le choix du nombre revenant au maire.
Si cette réforme concerne toute la France, le gouvernement pense plus particulièrement à Paris et aux touristes qui visitent la ville mais y dépensent moins que dans d'autres capitales européennes. Le texte prévoit donc de réformer aussi les "zones touristiques internationales" (ZTI), où l'ouverture est autorisée tous les dimanches et aussi le soir jusque minuit. Sauf que la maire de Paris n'a jamais caché son opposition à généraliser le travail le dimanche et qu'elle souhaitait contrôler la définition de ces ZTI.
Anne Hidalgo réclamait donc que les maires aient le dernier mot sur le tracé des ZTI, un droit de veto qui aurait fait l'objet d'un amendement au projet de loi. Elle n'a finalement pas obtenu gain de cause : il n'y aura pas d'amendement taillé sur mesure pour la maire de la capitale, son avis ne sera que consultatif. Du côté de la mairie de Paris, on estime néanmoins que la partie est loin d'être terminée et qu'un amendement peut encore être ajouté pour permettre au maire d'avoir son mot à dire.
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Le gouvernement veut accélérer le tempo. Après avoir reculé sur plusieurs dossiers sensibles, dont les professions réglementées, le gouvernement ne veut pas détricoter un peu plus la loi Macron. Le texte sur le travail dominical est donc devenu un tel symbole qu'Emmanuel Macron anticipe déjà la suite : les mesures concernant ce dossier étant débattues vendredi soir, il a décidé de prendre la parole.
A cette occasion, le ministre de l'Economie compte égrainer la liste des zones retenues pour devenir des ZTI, alors même qu'il était prévu qu'elles soient fixées plus tard par décret. En ce qui concerne Paris, outre les grands magasins du boulevard Haussmann, devraient être concernés : le faubourg Saint Honoré, l'avenue Montaigne, le Bon Marché et ses environs, les Champs Elysées, ainsi qu'un certain nombre de gares, comme la gare du Nord où le trafic est international.
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