"Nous étions tous conscients d'être à la limite d'une catastrophe sans nom avec notre système de retraite", a insisté Laurence Parisot, vendredi sur Europe 1, deux jours après la présentation par le gouvernement de son projet de réforme des retraites.
"Si nous ne faisons rien aujourd'hui, en 2015 cela représentera environ 40 milliards d'euros de déficit par an pour notre régime général d'assurance vieillesse (...). Cela signifie que nous ne pourrions plus verser les pensions", a renchéri la présidente du Medef.
"Le courage du gouvernement"
"Le gouvernement a le courage d'engager une réforme structurelle de long terme", a ensuite salué la présidente de l'organisation patronale avant d'ajouter : "C'est une très bonne nouvelle pour l'économie de notre pays".
"J'approuve le décalage de 60 à 62 ans d'âge de départ à la retraite", a encore salué Laurence Parisot, "mais cela suppose notamment des engagements de la part des entreprises pour faire évoluer les politiques de ressources humaines. (...) Il faudra aménager les carrières et considérer qu'à 55 ans, ce n'est plus une fin de carrière".
"C'est comme le football"
L'enthousiasme de la présidente du Medef n'est toutefois pas partagé par les autres syndicats qui dénoncent un projet de réforme "inacceptable, injuste" et "brutal". Qu'importe. Pour Laurence Parisot, "il faut avoir le sens de la compétition et de la compétitivité. C'est comme le football, tout le monde savait que l'on manquait de compétitivité avec les Bleus".
De leur côté, les autres syndicats n'attendent pas grand-chose des ultimes concertations avec le gouvernement et ont déjà les yeux tournés vers la journée de mobilisation du 24 juin.
Une journée de mobilisation
Une intersyndicale CGT-CFDT-Unsa-FSU-Solidaires, réunie jeudi après-midi, a d'ailleurs appelé une nouvelle fois à une participation massive. Elle espère mobiliser jeudi prochain davantage que lors de la journée d'action du 27 mai, où entre un million de personnes selon les syndicats et 395.000 selon la police avaient défilé.
Selon un sondage, un Français sur deux juge également la réforme "injuste et inefficace" et 60% sont contre le recul à 62 ans.