La force de l’euro et le faible niveau de l’inflation n’inquiètent pas le patron de la Banque de France. Christian Noyer a estimé lundi que l'appréciation de l'euro vis-à-vis des autres grandes devises est un "puissant facteur désinflationniste". Il a toutefois précisé qu’il n'y a actuellement pas de déflation dans la zone euro.
Une faible inflation durable. La baisse des prix de l'énergie et des matières premières, le désendettement des Etats et des acteurs privés ou encore les politiques de rétablissement de la compétitivité mises en œuvre dans plusieurs pays font que, selon lui, la zone euro "est confrontée à la possibilité d'une période durable d'inflation basse". Mais une inflation faible ne signifie pas déflation et "toutes les observations montrent qu'il n'y a pas actuellement de déflation dans l'ensemble de la zone euro", dit Christian Noyer dans la lettre introductive au rapport annuel de la Banque de France publié lundi.
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La BCE ne respecte pas son contrat. Christian Noyer, qui est également membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) estime toutefois que la hausse de l'euro depuis fin 2012, compte tenu du poids des importations dans le PIB de la zone euro est "un puissant facteur désinflationniste". "L'appréciation du taux de change équivaut à un durcissement, non voulu ni sollicité, des conditions monétaires", écrit-il en rappelant que la BCE s'est déclarée prête à agir via des outils de politique monétaire "non conventionnels" si le retour de l'inflation vers son objectif de moyen terme ne se matérialisait pas. L'inflation est tombée à 0,5% en rythme annuel dans la zone euro en mars, soit son plus bas niveau depuis novembre 2009, alors que la BCE a comme objectif de moyen terme de la maintenir autour de 2%. L'euro se traite au-dessus de 1,38 par dollar, une zone qu'elle n'avait pas atteinte depuis fin 2011.
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