L'info. Standard and Poor's a confirmé vendredi la note souveraine de la France à long terme à AA. Elle a cependant révisé sa perspective de "stable" à "négative". Le ministre des Finances Michel Sapin a jugé dans un communiqué qu'en dépit d'un abaissement de la perspective de la note de la France par l'agence de notation Standard and Poor's : "la dette française est parmi les plus sûres et les plus liquides du monde, avec une charge de la dette très contenue".
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Une dégradation, pas une alerte. Quoiqu’en dise Michel Sapin, ce signal envoyé par l’agence de notation a un sens. Il faut bien comprendre que ce n'est pas une dégradation mais une alerte. C’est-à-dire que Standard and Poor's dit à la France : attention, si les risques que nous avons identifiés se concrétisent, comme les risques d'enlisement des réformes face à d'éventuelles résistances sociales, la bienveillance que nous continuons d'avoir à votre égard ne tiendra plus. Ce qui signifie également que la prochaine fois, dans 6 mois, dans un an ou dans 2 ans, la France n'échappera pas à une dégradation. Une vision que partage Jean-Claude Betbeze, membre du cercle des économistes et de la conférence des banques commerciales européennes, interviewé par Europe 1 : "les agences de notation regardent la France avec interrogation et inquiétude en lui disant 'bon dieu de bon dieu, réduisez le déficit budgétaire et puis Monsieur Valls passez à l’acte !'. Je pense qu’il y a une question de politique économique et de politique tout court ils demandent à la France de faire ce qu’elle a promis."
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Standard and Poors, la première à tirer la sonnette d'alarme. Il faut également savoir que, des trois grandes agences mondiales de notation, Standard and Poor's est celle par qui les coups de semonce sont toujours arrivés. Pour autant, il ne faut pas noircir exagérément le tableau. On le voit depuis de longs mois : ce n'est pas parce que les agences froncent les yeux que les taux d'intérêt repartent à la hausse. C'est même tout le contraire : les taux à 10 ans, qui sont la référence pour les emprunts d'Etat, ont atteint cette semaine leur niveau le plus bas depuis la fin de la guerre.
La seule ombre au tableau, c'est le fait que l'alerte donnée hier soir par Standard and Poor's survient à quelques jours du grand oral que le gouvernement va tenir à Bruxelles devant la commission pour faire valider son projet de budget 2015. L'exercice s'annonçait déjà compliqué, il va l’être encore un peu plus.