La perte du triple A français ne concerne pas que l'Etat et pourrait avoir des réactions en chaîne : entreprises et collectivités territoriales risquent à leur tour d'être dégradées. Europe1.fr fait le point.
Les collectivités locales dégradées. Une grande partie de leur budget provient de l'Etat, elles vont donc subir une réaction en chaîne et être à leur tour dégradées. Un changement de note qui va se traduire par des prêts plus chers et des dépenses contenues.
D'autres structures semi-étatiques concernées. "L'Unédic, de la même manière que des agences d'Etat comme RFF (Réseau ferré de France), AP-HP ou la Cades (caisse d'amortissement de la dette sociale) ne peut pas être mieux notée que son souverain", a admis son directeur général Vincent Destival.
Les banques moins bien notées. Avec la dégradation de la note de la France, celle des banques sera également abaissée. Par conséquence, leur refinancement devrait être plus coûteux, ce qui devrait rendre les prêts aux particuliers et aux entreprises plus onéreux et plus rares, notamment les crédits immobiliers.
Les entreprises vont souffrir. Les agences de notation n'ont pas remis en cause la seule gestion de l'Etat, ce sont aussi les perspectives de croissance de la France qui ont motivé sa décision. Les grands groupes vont donc voir leur note révisée à la baisse. Quand aux petites et moyennes entreprises, même si elles ne sont pas notées, elles vont subir le réajustement des banques et devraient avoir encore plus de mal à trouver des financements pour faire tourner leurs affaires.
Par ailleurs, les grands groupes publics, comme EDF ou Aéroports de Paris, ont pour principal actionnaire l'Etat. Ce dernier voyant sa solvabilité revue à la baisse, les agences de notation devraient en toute logique dégrader la note de nombreuses entreprises à capitaux publics.
Pas de modification des assurances. La conséquence d'une hausse du taux des obligations souveraines françaises devrait être quasi nulle, sauf si les assurances constataient une forte décollecte sur les contrats d'assurance-vie. Dans ce cas, elles auraient besoin de liquidités et seraient contraintes de vendre à perte leurs obligations. En revanche, si la collecte reste satisfaisante, les assureurs pourront mieux rémunérer les contrats d'assurance-vie en euros.
La dégradation des notes de plusieurs pays européens pourrait toutefois déstabiliser le secteur assurantiel.