Si vous ne le saviez pas, Abribus est une marque. JC Decaux a remporté jeudi un procès pour contrefaçon contre une société toulousaine qui utilisait le terme Abribus pour commercialiser un produit sur son site Internet. L'occasion pour Europe1.fr de revenir sur cinq petites histoires de marques célèbres utilisées comme nom commun.
L'Abribus est une aubette
Si Abribus est une marque, comment la langue française définit ces endroits couverts sous lesquels les usagers des transports en commun attendent leur bus ? C'est aubette. Et JC Decaux, propriétaire de la marque "Abribus", déposée en 1976, l'a rappelé à tout le monde en poursuivant une société toulousaine. Celle-ci utilisait le terme "Abribus" dans ses descriptifs de produits sur son site Internet. Le TGI de Paris considère que l'entreprise fautive s'est laissée emporter par des "abus de langage", et l'a condamnée à verser 20.000 euros de dommages et intérêts à JC Decaux. Maintenant, on sait.
Botox, cent procès par mois
La chirurgie esthétique est un monde cruel. N°1 des injections de toxines botuliques, qui permettent de lisser le visage, Botox ne se laisse pas copier facilement. L'arrivée en 2008 de Botoina, un concurrent moins cher avec un "packaging et des applicateurs en forme de seringue choisis dans le but délibéré de tromper les consommateurs" selon un porte-parole d'Allergan contcté par le JDD, la firme détentrice des brevets. Résultat, Allergan intente une centaine de procès par mois dans le monde à son concurrent, moins cher et au nom plutôt proche.
Doliprane, n°1 du paracétamol
Non, le Doliprane n'est pas un médicament, c'est une marque. Commercialisé par Sanofi-Aventis, l'antalgique dont le nom a dépassé la marque, est le plus prescrit en France, selon un rapport de la Caisse nationale d'assurance maladie de 2005. Antalgique le plus vendu, le Doliprane a su défendre sa position face à l'émergence des génériques, moins cher et donc moins coûteux pour la CPAM. En décembre 2011, Claude Le Pen, professeur d’économie de la santé à Paris Dauphine et consultant pour IMS Health, expliquait dans le Nouvel économiste que "si le médecin prescrit Doliprane, le pharmacien doit délivrer du Doliprane". La marque a gagné.
Caddie fait condamner des journaux
Il y a Caddie, et caddie, le journal Libération a payé pour le savoir. Le premier est une marque déposée tandis que le second est un charriot de caddy, le garçon qui porte les clubs au golf. Quelle différence entre les deux ? Le brevet. Libération a dû payer 50.000 francs (environ 8.000 euros) pour avoir trop rapproché les deux dans un article, en 1997. Le Caddie, demeure toutefois "un petit chariot métallique pour transporter les denrées dans les libres-services et les bagages dans les gares ou les aéroports" comme le définit le Petit Robert.
iPad, exemple futur ?
Les tablettes tactiles n'en sont qu'à leur prémices que les affaires de contrefaçon y sont déjà légion. Commercialisé par Apple, le révolutionnaire iPad est de plus en plus considéré pour désigner une tablette en général. Plutôt bon pour conserver l'usufruit de ses créations, la marque à la pomme croquée devrait toutefois s'en sortir indemne avec un énième brevet. "Apple est plutôt bon à ce jeu", explique à appleinsider.com Jessica Litman, professeur américaine de droit d'auteur. Mais si la marque pourra éviter l'apparition de iPad Google ou même iPad Windows, elle n'a pu faire face à l'arrivée de concurrents portant le suffixe "pad" dans leur nom, et suscitant du coup le doute chez certains consommateurs...