Ne comptez pas acheter vos médicaments mardi. La quasi totalité des pharmacies seront fermées pour protester contre la réforme des professions réglementées. Seules les pharmacies de garde pourront vous recevoir.
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90% des pharmacies en grève. Selon l’Ordre national des pharmaciens, près de 100% des pharmaciens seront en grève mardi, croit savoir le Figaro, estimation que l’Odre, contacté par Europe 1, a refusé de confirmer. "Plus de 90%" des pharmacies seront fermées mardi en province, en raison d'une grève pour protester contre le projet gouvernemental de réforme des professions réglementées, a estimé lundi le syndicat majoritaire FSPF. "À Lyon, à Nanterre et à Neuilly, 100% des pharmacies seront fermées. À Metz, on s’en approche et à Paris, on est dans les 90%. Je n’avais jamais vu ça de ma vie. La dernière grande grève des pharmaciens remonte à 1986", a déclaré à Europe 1 Eric Myon, secrétaire national de l’Union nationale des pharmacies de France et président d’UNPF d’Île-de-France. Selon lui, "la grève sera beaucoup suivie".
L’Union des syndicats de pharmacies d’officine (USPO) confirme une grève "de très forte ampleur" : "Dans le Nord-Pas-de-Calais, on a 98% de pharmacies grévistes. En Saône-et-Loire et en Charente, c’est autour de 95%". L’USPO précise que même des pharmaciens non syndiqués ont prévu de fermer boutique.
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Des pharmacies réquisitionnées pour un service minimum. Si demain, vous souhaitez vous rendre dans une pharmacie, rendez-vous d’abord sur le site internet de votre Agence de santé régionale (ARS). C’est cette dernière qui, afin d’assurer un service minimum, va réquisitionner 10 à 20 pharmacies par département (16 pharmacies à Paris). Le plus souvent, les pharmacies qui resteront ouvertes sont celles qui font office de garde, c’est-à-dire qui sont déjà ouvertes de nuit.
Pour les urgences et les ordonnances datées de mardi seulement. Si vous avez la migraine et souhaitez acheter du paracétamol, vous risquez cependant de ne pas être prioritaire. Les pharmacies réquisitionnées serviront les clients armés d’une ordonnance datée du mardi 30 septembre et répondront aux urgences. Mais personne ne sera jeté à la porte explique Eric Myon à Europe 1 : "Les petits bobos, les pansements, on s’en occupera. Pour les ordonnances, il y aura quand même une marge de tolérance. Si vous avez reçu une ordonnance de votre médecin tard lundi soir et que vous n’avez pas réussi à trouver une pharmacie ensuite, le pharmacien comprendra et vous servira sans doute".
Toutefois, les discours diffèrent. Pour Sébastien Ledunois, président du Syndicat des pharmaciens d’officine de la Manche : "ces officines observeront des gardes, à volets fermés, c’est-à-dire qu’elles n’accepteront que les urgences pharmaceutiques".
Opposés à une réforme des professions réglementées. Les pharmaciens manifesteront mardi afin de protester contre un projet gouvernemental souhaitant réformer les professions réglementées. L’Etat envisage entre autres d’autoriser la vente des médicaments délivrés sur ordonnance dans les grandes surfaces. Il prévoit également l’ouverture du capital à des investisseurs extérieurs des sociétés d’exercice libéral, ce qui concernerait 7.000 des 22.000 officines de France.
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Les médecins aussi. Les médecins libéraux ont également été appelés à fermer leur cabinet mardi, à l'appel du premier syndicat de médecins, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). "Dans certains départements tout sera fermé", a assuré à l'AFP son président, Jean-Paul Ortiz, qui participera lui-même à un rassemblement mardi matin dans sa ville de Perpignan. Le système de garde de nuit en vigueur aux urgences sera étendu en journée, a-t-il précisé, "pour s'assurer qu'il n'y ait pas de danger pour les patients". Médecins, dentistes, pharmaciens, ophtalmologistes, mais aussi notaires et avocats sont appelés à garder portes closes mardi par l'Union nationale des professions libérales (UNAPL). Les médecins protestent contre le projet de loi santé, attendu pour octobre, qui va placer, selon eux, la médecine libérale sous la coupe de l'administration.