Le pronostic. "Non, la courbe du chômage ne s'inversera pas avant la fin de l'année. Il y aura inflexion sans doute mais pas inversion", a assuré dimanche le président du Medef, Pierre Gattaz, invité du "Grand rendez-vous Europe 1-I-télé-Le Monde". "Elle baissera peut-être grâce aux emplois aidés, mais ce n'est que statistique. Les emplois aidés sont payés par nos impôts. Donc temporairement pourquoi pas. Mais ce n'est pas une solution durable ", estime-t-il.
Le "zig zag". Pour le patron des patrons, le gouvernement ne donne pas assez la priorité aux entreprises pour relancer la croissance et l'emploi. "Le problème, c'est qu'il y a toujours un zig et un zag. D'un côté, on dit que c'est l'entreprise qui crée de l'emploi, de l'autre on met un coup dans le dos des patrons", a-t-il renchéri. "Il faut qu'il assume la sociale-démocratie, l'économie de marché, la mondialisation. Ce n'est pas le cas aujourd'hui", poursuit-il. Et d'assener : "on ne peut pas attendre la croissance comme un pompier attendrait la pluie pour éteindre l'incendie".
Un "moratoire" sur l'économie. En attendant que l'exécutif "assume l'économie de marché", le Medef réclame par ailleurs un "moratoire sur toute proposition de loi qui touche les entreprises et l'économie". "Il n'y a rien de plus agaçant que d'être dans une situation de surfiscalité et de stress. Il faut faire une pause, tout simplement." Le patron des patrons se dit tout de même favorable à une légère augmentation de la TVA pour baisser le coût du travail. "Le Medef propose d'ouvrir un pacte national pour la croissance et l'emploi", a également demandé Pierre Gattaz.
Le Medef débordé ? "Le Medef n'a pas disparu. Nous ne sommes pas débordés par notre base", a par ailleurs déclaré le président du Medef, assurant que son syndicat n'est pas dépassé par la grogne sociale actuelle. "Je suis extrêmement présent sur le terrain. On est présent partout, auprès des ministres. Nous occupons la presse, nous sommes à la radio, partout dans les journaux", insiste-t-il. "Il y a une unité patronale derrière le Medef, en témoigne toutes les signatures réunies pour notre appel du 1million (d'emplois qu'il faut créer, appel signé avec les fédérations locales du Medef ndlr)".