>> L'info. Le réseau de Free mobile est encore une fois mis en accusation. Après l'autorité de régulation des télécoms (l'ARCEP) qui, en novembre 2012, avait souligné les "performances assez médiocres pour des usages tels que la navigation web ou le visionnage de vidéos en ligne", c'est au tour de l'UFC-Que Choisir de dénoncer, dans un rapport publié jeudi, la médiocrité des services fournis aux abonnnés de Free Mobile.
Pour l'association de consommateurs, qui a annoncé porter plante contre l'opérateur, la qualité des services 3G proposés en itinérance (c'est-à-dire quand les clients ne sont pas à portée d'une antenne Free et utilisent le réseau d'Orange) est très faible : il serait impossible ou presque de regarder une vidéo sur Youtube, de télécharger des applications ou d'écouter de la musique en ligne.
>> A LIRE AUSSI : Le compte n'y est pas pour le réseau de Free
• Des taux d'échec supérieurs à 80 %. Pour arriver à ces résultats, l'UFC a demandé à un expert de contrôler le fonctionnement des services des quatre principaux opérateurs en Ile-de-France, à Lille et à Toulouse. Sur les 2.465 mesures effectuées, celui-ci a constaté des problèmes de téléchargement d'applications à de multiples reprises chez Free : sur son réseau propre, ils surviendraient dans 30 % des cas, tandis qu'en itinérance, ce taux grimperait à 80 %. A titre de comparaison, aucun problème n'a été relevé chez Orange, SFR et Bouygues Telecom.
Pour la vidéo en ligne, c'est la même chose : "le taux de non qualité atteint jusqu'à 88% pour le visionnage d'une vidéo à partir de l'application Dailymotion" en cas d'itinérance, explique Alain Bazot, président de l'association de consommateurs. Chez les concurrents, ce taux est inférieur à 10 %.
>> A LIRE AUSSI : "Free mobile est un punching ball"
• "Pratiques commerciales trompeuses". Pour l'UFC-Que Choisir, ces résultats sont suffisants pour porter plainte contre le réseau de Xavier Niel, pour "pratiques commerciales trompeuses". "Tous les éléments semblent indiquer que Free mobile agit de manière à décourager la consommation de données, pour éviter de payer à Orange une trop grande quantité de données", estime-t-elle dans un communiqué.
Au terme d'un accord entre les deux opérateurs, Free, dont le réseau ne couvre pas encore toute la France, peut utiliser –moyennant rémunération- le réseau développé par l'opérateur historique. Un système qui permet aux abonnés du quatrième opérateur de téléphoner où qu'ils soient en France, mais qui a un coût significatif. Selon Stéphane Richard, il pourrait ainsi atteindre un milliard d'euros en trois ans. Un constat qui pousse l'UFC à se poser la question : "Y aurait-il une gestion du trafic pour décourager le téléchargement ?"