Dix jours après la sortie de l'iPhone 5, l'heure n'est plus à la fête pour Apple. Subissant critiques et moqueries pour son système de cartographie, la firme de Cupertino a fini par présenter des excuses publiques à ses clients vendredi. Et c'est le PDG, Tim Cook, qui s'y est collé en personne, dans une lettre publiée sur le site Internet d'Apple.
"Chez Apple, nous nous efforçons de faire des produits (...) qui offrent la meilleure expérience possible à nos clients. Avec le lancement de nos cartes la semaine dernière, nous n'avons pas rempli cet engagement", y commence-t-il. "Nous sommes extrêmement désolés pour la frustration que cela a provoqué pour nos clients, et nous faisons tout notre possible pour améliorer les cartes", ajoute le successeur de Steve Jobs.
Berlin en Antarctique
Annoncée comme l'une des améliorations par Apple lors de la soirée de présentation, le remplacement du système cartographique de Google par son propre système est en fait un gros flop. Les internautes se sont amusés à recenser les bugs, que Gentside publie en diaporama. Pêle-mêle, on trouve Berlin en Antarctique, une route enfoncée, des images écrasées, une route traversant un ravin, une ville au milieu de la mer de Corail...
La catastrophe est telle que Tim Cook a encouragé les utilisateurs de ses services à l'abandonner pour aller à la concurrence. "Tandis que nous améliorons (Apple) Maps, vous pouvez essayer d'autres solutions en téléchargeant des applications de cartes dans l'App Store comme Bing, MapQuest et Maze, ou utiliser les cartes de Google ou Nokia en allant sur leurs sites internet", a-t-il écrit.
La faute à Google ?
Les ratés sur les cartes sont "clairement une fissure dans l'armure d'Apple", relève Jeff Kagan, un analyste indépendant spécialisé dans les nouvelles technologies. Google, qui était en discussions avec Apple pour adapter les Google Maps à l'iPhone 5, pourrait d'ailleurs avoir poussé Apple à la faute, d'après le site Internet spécialisé AllThingsD.com, qui cite des sources proches des négociations entre les deux groupes.
Apple voulait bénéficier du guidage vocal, disponible avec les cartes de Google sur les appareils Android mais pas sur les iPhone. Le géant de l'Internet, qui a investi beaucoup d'argent dans cette fonctionnalité et y voyait un clair avantage pour Android, n'était pas prêt à la céder pour rien, tandis qu'Apple refusait de donner plus de contrôle à son rival.