Les candidats à la succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fond Monétaire International doivent se déclarer vendredi dernier délai. La désignation du nouveau directeur général entrera alors dans sa dernière ligne droite, avec le vote du conseil d’administration du FMI. Mais quel est le rôle et le quotidien de cet homme d’influence élu pour cinq ans ?
UN PROFIL D’ÉCONOMISTE
Créé en 1944 à Bretton Woods, le FMI est un régulateur, avec pour mission de garantir une stabilité financière et de prêter de l’argent aux pays en manque temporaire de liquidités. Convertibilité, stabilité des changes, lutte contre les dépréciations concurrentielles… le directeur général du FMI est avant tout un économiste qui doit parler la même langue que les dirigeants des banques centrales nationales.
Son profil est donc celui d’un directeur de banque centrale, d’un ministre de l’Economie ou d’un chercheur spécialisé. Rares sont donc les personnes à pouvoir se porter candidates, malgré l’attrait du poste et l’importante rémunération, presque 30.000 dollars par mois.
COSMOPOLITE ET DIPLOMATE
Basée à Washington, le FMI est une fourmilière pour laquelle travaillent 2.500 employés, dont les deux tiers d’économistes, issus de 160 pays. Son directeur général se doit aussi d’être cosmopolite et ouvert aux différentes conceptions de la marche du monde. Il doit maîtriser l’anglais, langue officielle de l’institution.
D’autant que, tel un VRP, il multiplie les voyages pour se rendre dans tous les pays en négociations avec le FMI, comme ce fut le cas en Grèce. Il rencontre alors les chefs d’Etat et doit recevoir leurs doléances tout en leur expliquant comment va travailler le FMI. C’est donc un vrai travail de démineur qu’il effectue dans un contexte souvent difficile.
A l’origine chargé de la stabilité des monnaies, la mission du FMI a changé au cours des années 70, avec pour principale mission de prêter de l’argent aux pays en difficultés en échanges de profondes réformes. Mais ces dernières, souvent d’inspiration libérale, sont vivement contestées, et pas seulement par les altermondialistes. Le FMI doit donc se réformer pour ne pas perdre sa légitimité, un processus que DSK avait entrepris en accordant plus de pouvoir aux pays émergents au sein de l’institution.
LE CONSEIL D’ADMINISTRATION A LE DERNIER MOT
Outre les relations extérieures, le directeur général gère les affaires courantes du FMI : répondre à la demande d'aide technique d'un pays, accélérer un versement ou commander un rapport. Mais il n’a pas toutes les libertés concernant les sommes prêtées par l’organisation internationale, qui se comptent en millions, voire même en milliards de dollars.
Le directeur général n'est pas le seul patron dans la maison : c’est le Conseil d’administration qui est décisionnaire pour les grandes orientations et les prêts les plus importants. Le directeur général du FMI le réunit trois fois par semaine et doit lui rendre des comptes mais aussi le convaincre lorsque celui-ci est divisé.