C'est une étape quasi obligée : comme chaque année, de nombreux politiques se pressent au salon de l'Agriculture pour rencontrer les professionnels du secteur et se montrer. Une tradition d'autant plus respectée par Michel Barnier qu'il fut ministre de l'Agriculture entre 2007 et 2009. Invité d'Europe 1 samedi matin, celui qui est désormais conseiller spécial pour la politique de défense et de sécurité européenne auprès du président de la Commission européenne, a fait le tour des défis auxquels est confronté la profession. avec une conviction : "cette profession est sans doute l’une des plus capables de s’adapter depuis une quarantaine d’année".
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"La question agricole est une question de société". Pour Michel Barnier, se rendre au salon de l'Agriculture est tout sauf accessoire car "la question agricole n’est pas seulement la question des agriculteurs, c’est une question de société". Et ce dernier de poursuivre : "ces gens travaillent beaucoup, se lèvent tôt, sont mal payés pour (nous) nourrir et garder un modèle territorial. Les territoires de la France, ses paysages sont entretenus grâce au travail des paysans. Et un modèle alimentaire qui préserve la qualité et la diversité des produits : nous ne sommes pas dans une agriculture aseptisée comme on peut la voir dans certains pays".
Une tendance à l'industrialisation dont la dernière incarnation est la construction d'exploitation immense, à l'image de ma désormais fameuse "Ferme des 1.000 vaches". Un modèle qui n'est pas aux goûts de Michel Barnier : "je pense qu’il faut préserver ce modèle d’une agriculture familiale avec des exploitations qui ne sont pas forcément grandes mais qui s’adaptent. Cette profession est sans doute l’une des plus capables de s’adapter depuis une quarantaine d’année, y compris aux nouvelles technologies, à la recherche".
"Les premiers écologistes sont les paysans". S'il est indéniable que l'agriculture française ne cesse d'évoluer, un des reproches qui lui est souvent adressé persiste : la pollution des sols, des cours d'eaux et des nappes phréatiques générée par certaines activités agricoles. "Je sais bien qu’on leur reproche des fois de polluer ou d’utiliser des produits chimiques : ils ne le font pas par plaisir, ils sont engagés dans un mouvement puissant pour intégrer les nouvelles pratiques environnementales, consommer moins de produits phytosanitaires. Ce mouvement est engagé", a assuré Michel Barnier.
"Je pense que les premiers écologistes sont les paysans. Je l’avais dit lorsque j’étais ministre de l’environnement, je l’ai redit lorsque j’étais ministre de l’Agriculture, je le pense toujours", a-t-il souligné :
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