L'info. Et si on investissait dans des toilettes ? C'est la suggestion faite mercredi soir sur Twitter par Bill Gates, le fondateur de Microsoft reconverti en philanthrope. Selon lui, le manque d'accès aux sanitaires dans certains pays coûterait chaque année 260 milliards de dollars (195,6 milliards d'euros) dans le monde. Les Etats gagneraient donc beaucoup à investir dans se secteur, estime-t-il.
One of the best investments we can make? Toilets. Here are 260 billion reasons why: http://t.co/yQxmyYpsFlhttp://t.co/jGlJiufXXl— Bill Gates (@BillGates) September 11, 2013
Un coût d'1,5 % du PIB dans certains pays. Pour arriver à ce chiffre, Bill Gates appuie sa réflexion sur une étude de la Banque Mondiale (BM). Selon celle-ci, 2,5 milliards de personnes n'auraient pas accès à des toilettes de qualité, et un milliard d'entre elles feraient leurs besoins directement dans la nature. Ces pratiques ont un véritable impact sur l'économie mondiale, puisque selon la BM, le manque de sanitaires coûterait en moyenne 1,5 % du PIB aux pays concernés, principalement à cause des maladies engendrées.
En Inde, le coût en matière de santé publique atteindrait ainsi près de 30 milliards d'euros chaque année, tandis qu'au Kenya, 19.500 personnes (dont plus de 17.000 sont des enfants âgés de moins de cinq ans) meurent chaque année de diarrhées dues au manque de toilettes.
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Pourtant, estime Bill Gates, investir dans des toilettes de qualité est un choix ultra-rentable pour un Etat : chaque dollar dépensé de la sorte rapporte cinq fois plus en termes de gains de productivité et d'économies pour le système de santé.
Les toilettes traditionnelles, inexploitables pour 40 % de la planète. Bill Gates, qui se consacre entièrement à sa fondation depuis 2007, se bat depuis longtemps pour le développement de systèmes sanitaires de qualité dans les pays pauvres, dénonçant "un fardeau économique et de santé publique pour les communautés pauvres". Mi-août, dans le cadre de la foire de Seattle, il avait ainsi remis des prix à plusieurs projets de toilettes innovantes développées par des universités. "Les toilettes avec chasse d'eau que nous avons dans nos pays riches sont (...) impossibles à utiliser pour 40% de la population mondiale, parce que ces gens n'ont souvent pas accès à l'eau, à des égouts, à l'électricité ou à des systèmes de traitement des déchets", avait-il alors expliqué.