Si pendant une décennie un euro valait entre 1,3 et 1,6 dollars, cette époque est désormais révolue : la monnaie unique européenne a clôturé la semaine dernière à un niveau historiquement bas depuis 2002, à 1,0489 dollar pour un euro. Une évolution qui n’est pas pour déplaire au ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui vise désormais la parité totale entre les deux monnaies. Ce qui a des avantages mais aussi des défauts.
L’euro au plus bas depuis 2002. Le cours de l’euro ne cesse de se rapprocher de celui du dollar : la monnaie unique européenne a perdu plus de 13% de sa valeur depuis le début de l'année, et s'échangeait vendredi à 1,0489 dollar, son plus bas niveau depuis 2002. En clair, un Européen doit donc débourser davantage d’euro qu’auparavant pour acheter un bien vendu en dollar. Inversement, un produit commercialisé en euro coûte désormais moins cher au consommateur disposant de dollars.
Cette évolution s’explique notamment par les politiques menées de chaque côté de l’Atlantique. Après avoir fait tourner la planche à billets, les Etats-Unis ont annoncé un virage monétaire pour accompagner la reprise économique : le dollar prend donc de la valeur. A l’inverse, face à une croissance quasi nulle et une inflation tout aussi basse, la zone euro a décidé d’inonder le système monétaire de liquidités, ce qui se traduit par une baisse de la valeur de l’euro.
Pas loin du "bon" taux de change. L’euro est donc de moins en moins fort, si bien que les touristes européens en voyage aux Etats-Unis ont perdu en pouvoir d’achat. Mais pour tous les autres, c’est une bonne nouvelle, à en croire le ministre des Affaires étrangères.
Interrogé lundi sur le sujet, Laurent Fabius a estimé que l'euro était "actuellement le bon, autour de 1,05 dollar". "Quel est le bon niveau? Probablement celui de la parité 1 euro = 1 dollar. Bien sûr, il faut que cette situation dure pour produire ses effets sérieusement", a-t-il déclaré au quotidien Les Echos. Interrogé jeudi sur le même sujet, François Hollande avait fait une déclaration similaire en parlant d’ "un euro qui est maintenant à sa bonne parité".
L’euro au niveau du dollar, bonne ou mauvaise nouvelle ? Si le gouvernement est si optimiste, c’est parce qu’un euro moins fort favorise les entreprises qui fabriquent en Europe mais vendent à l’étranger : leur produit coûtent comparativement moins cher pour les acheteurs qui paient en euro. L’évolution actuelle est donc censée doper les exportations européennes.
Le revers de la médaille, c’est que les Européens perdent du pouvoir d’achat pour les produits vendus en dollar : les importations coûtent donc plus cher qu’auparavant. Avec un euro faible, la facture énergétique de l’Europe est donc censée grimper. Mais par chance, elle est actuellement épargnée par le cours du pétrole. "Ce qui est exceptionnel, c'est la conjonction d'un euro bon marché et d'une énergie moins chère. Nous ne subissons pas les inconvénients d'une remontée des prix des matières importées avec son incidence sur le pouvoir d'achat", a souligné Laurent Fabius. Une situation qui ne devrait pas durer : du côté du secteur pétrolier, on estime que les cours vont remonter à partir de l’été 2015.
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Vers un rapprochement de l'euro et du dollar ?par Europe1fr