L'info. Pour que les conducteurs français se convertissent aux nouveaux modèles de voitures fonctionnant à partir des énergies renouvelables, il faut qu'il en tirent des avantages. Telle est la conclusion d'un rapport parlementaire présenté jeudi. La généralisation des "véhicules écologiques" nécessite d'offrir "dès maintenant" des avantages aux "pionniers" de la voiture verte à travers des incitations fiscales ou des facilités de circulation et de stationnement en ville, soulignent ses auteurs, le député écologiste Denis Baupin et la sénatrice UMP Fabienne Keller.
Car l'enjeu est de taille : "notre constat, c'est que le modèle automobile est face à une mutation qui peut s'apparenter à celle du passage de la machine à écrire à l'ordinateur", estime Denis Baupin, co-auteur de ce rapport sur les "nouvelles mobilités sereines et durables" pour l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST).
Quelles voitures sont concernées ? Au-delà des voitures électriques et hybrides, dont les ventes ont bondi en 2013 mais n'ont représenté que 3% des 1,79 million de voitures neuves vendues, ces "véhicules écologiques" incluent aussi les "véhicules plus petits, utilisant des carburants renouvelables, avec une moindre consommation et une moindre occupation de l'espace", déclare le député écologiste.
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Quels avantages évoqués ? "Ce que nous disent les constructeurs, c'est qu'ils commencent à mettre au point ce type de véhicules mais qu'ils ne se lancent pas vraiment parce que ils ne sont pas sûrs qu'il y ait suffisamment d'acheteurs pour rentabiliser la production. Mais ce qu'ils disent aussi, c'est que si les pouvoirs publics donnent des signaux incitatifs suffisamment forts, cela peut changer les équations", ajoute-t-il. Un signal incitatif serait, selon le rapport, de "donner dès maintenant des avantages aux pionniers": fiscalité incitative aux carburants alternatifs (gaz, électricité, hybride, agrocarburants de 2e ou 3e génération), voies de circulation réservées en ville aux véhicules sobres et au co-voiturage, tarification préférentielle sur les routes à péage, stationnement moins cher, etc.
Le document recommande aussi de "favoriser l'usage partagé des véhicules", en faisant par exemple évoluer le code des assurances pour soutenir l'auto-partage ou en facilitant la mise en place de lieux de rencontre pour le co-voiturage.
Les constructeurs doivent aussi être accompagnés. Du côté des constructeurs, le rapport préconise de conditionner les aides publiques à la commercialisation de véhicules plus sobres mais aussi de les accompagner vers un modèle économique "de plus en plus tourné vers le service de mobilité (location, voiture partagée)" et moins vers la production exclusive de voitures. Des propositions qui, selon Denis Baupin, pourraient par exemple nourrir le projet de loi en préparation sur la transition énergétique.
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