Probabilités. Entre un expert financier bardé de diplômes et un simple pile ou face, quand il s’agit d’investir, votre confiance irait naturellement vers le premier. Pourtant, l’étude menée par la société de recherche boursière CXO Advisory tend à prouver le contraire, comme le rapporte Slate.fr. En se basant sur 6.582 bulletins prévisionnels publiés par une soixantaine de spécialistes de Wall Street entre 2005 et 2012, le cabinet s’est rendu compte que les conseils prodigués étaient fiables à 47% en moyenne. L’étude détaille les taux de fiabilité des analystes, taux qui oscille entre 20 et 68%.
Mieux vaut jouer à pile ou face. Pour le petit porteur incapable de s’orienter vers les meilleurs conseillers, statistiquement il vaut donc mieux jouer ses placements à pile ou face. Pour expliquer ce faible taux de réussite de la part des experts en marchés financiers, l’étude avance une explication : chaque cabinet tente de se démarquer de la concurrence et prend donc des risques dans ses recommandations. Risque qui aboutit parfois à des erreurs.
Précautions. La société de recherche boursière prend néanmoins ses précautions en indiquant qu’elle ne publie pas cet article pour décrédibiliser les experts mais pour "inciter les investisseurs à être plus attentifs aux notations et aux conseils" de ces derniers. De plus, les conclusions de ce petit calcul de probabilités sont critiquées par d’autres experts en placements financiers comme Michael Harris. "Si quand la pièce tombe sur pile, la rémunération est de 2 dollars, et que quand elle tombe sur face, la perte est de 1 dollar, l’espérance de gain à long terme est de 50 cents par lancer, même si la probabilité de tomber sur face est de 50%. […] Si un "gourou" voit ses prédictions à long terme se réaliser une fois sur deux, mais engendrer en moyenne deux fois plus de gains quand elles se réalisent que de pertes quand elles ne se réalisent pas, il est profitable sur le long terme." Malgré les critiques, la Bourse reste donc une affaire d'experts.