La bourse de Paris vient de connaitre sa pire semaine depuis trois ans. L'indice CAC 40 a reculé de plus de 7% sur la semaine. Et la tendance s'est faite plus ou moins ressentir partout en Europe : le Dax allemand a perdu 4,88%, Londres 6,56% et Milan 7,4%. Comment l'expliquer ?
Une situation économique peu rassurante. La bourse s'inquiète de la situation économique en Europe. Et pour cause : le Vieux continent a connu plusieurs indicateurs très mitigés. A quelques exceptions près, la croissance ne repart pas. Et la production industrielle, dont les estimations officielles ont été publiées cette semaine, est resté stable à +0,1% là où les analystes s'attendaient à +0,2%.
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La crainte de la déflation. Le tout s'ajoute à la crainte de ce que l'on appelle la déflation : les prix en Europe n’arrêtent pas de baisser. En France, l'inflation a ralenti au mois de novembre, pour atteindre le niveau extrêmement bas de 0,3% sur un an, après 0,5% en octobre. Mais surtout, les prix à la consommation ont baissé de 0,2% sur un mois, après être restés stables en octobre. À première vue, on pourrait croire que c'est une bonne nouvelle pour les consommateurs. Mais c'est en réalité une mauvaise nouvelle pour l'économie. Car lorsque les prix baissent de façon continue, les consommateurs retardent leurs achats en se disant que cela sera moins cher demain, ce qui bloque l'activité économique.
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A l'heure actuelle, les prix baissent notamment parce que les prix du pétrole baisse. On est passé sous la barre des 60 dollars pour un baril, une première depuis 2009. Du coup, des valeurs comme Total ont connu un recul de plus de 7% cette semaine à la bourse.
La crise grecque n'arrange rien. L'une des autres causes majeures de la dégringolade, c'est la crise politique que connaît la Grèce. Antonis Samaras, le Premier ministre, a convoqué des élections présidentielles deux mois avant la date prévu. Le but : faire comprendre aux créanciers du pays qu'ils ne devront pas trop se montrer exigeants, s'ils ne veulent pas voir les partis radicaux prendre le pouvoir. Ce qui n'est pas en mesure de rassurer les bourses européenne.