Nouveau "coup" spectaculaire du Qatar lundi : l'acquisition, par un groupe d'investisseurs liés à la famille royale, de la branche luxembourgeoise de la banque Dexia. Si le montant de la transaction est impressionnant, près de 1,050 milliard, il est loin de constituer le seul investissement de l'émirat en Europe.
Vers une délocalisation du Tour de France 2016 ?
Le Qatar multiplie, depuis quelques mois, les acquisitions, en Europe et en France. Des banques, aux chaînes de télévision, en passant par le sport, tour d'horizon des derniers investissements de l'émirat en France.
Deux milliards d'euros. C'est le montant investit par le Qatar dans des grandes entreprises françaises comme Vinci et Véolia. Un contrat avec EADS serait également envisagé. Mais le Qatar ne se cantonne pas au domaine industriel. Il mise aussi sur les casinos, le secteur de la télévision et le sport.
Sur ce dernier secteur, le Qatar souhaite délocaliser le départ du Tour de France 2016. Interrogé par Europe 1, Pierre-Yves Thouot, directeur adjoint du Tour, n'exclut pas cette éventualité. "Logistiquement, tout est possible au Qatar. On peut tout imaginer là-bas. Après, il faudrait faire revenir, par avion, les cyclistes sur le territoire français", a-t-il commenté. Mais certains coureurs font remarquer que les températures très élevées dans le pays ne constituent pas des conditions idéales pour la course.
Un intérêt purement mercantile
Quoi qu'il en soit, le Qatar témoigne d'un véritable intérêt pour la France. Interrogé par Europe 1, Guy Delbès, la tête chercheuse de l'implantation du Qatar en France, fait remarquer que ces investissements ne sont pas désintéressés.
"Le prestige, ça ne les intéresse pas. Ce qui les intéresse, c'est la rentabilité. Ils n'achètent aucun bien qui ne rapporte pas au-dessus de 5%", a confié le Franco-libanais. Certains investissements se montent jusqu'à 300 millions d'euros.
Une "identité de valeur" avec la France
De fait, la France se montre très reconnaissante envers ce pays dont les prévisions de croissance sont de 18% cette année. Nicolas Sarkozy a d'ailleurs été le premier à recevoir, en 2007, l'émir du Qatar. "La France aurait tort de ne pas nouer des relations commerciales avec le pays", a commenté Jean-Christophe Lagarde, qui préside le groupe d'amitié France-Qatar.
D'autant plus que l'émirat partage avec la France "une identité de valeur". Le Premier ministre qatari, le Cheick Hamad Ben Jassim Ben Jaber Al Thani, parle en effet couramment le français. "Il y a une francophonie réelle au Qatar", a précisé Jean-Christophe Lagarde.
En attendant le retour de l'émir en France, des contacts plus informels ont lieu, quasi quotidiennement. Prochain rendez-vous mercredi : l'ambassadeur de l'émirat doit rencontrer une soixantaine de députés.