L’Élysée, qui planche sur une réforme en faveur de la compétitivité, se dirigerait vers une baisse des cotisations patronales de 40 milliards d'euros sur cinq ans. Le but ? Réduire le coût du travail. Le moyen de compenser le manque à gagner ? Probablement une hausse la CSG, affirme Le Monde publié mercredi.
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>>> Mais si la piste d'une hausse de la CSG rassemble de nombreux partisans, elle est loin de faire l'unanimité. Europe1.fr fait le point sur le débat.
Les arguments pour une telle réforme. La piste de l'augmentation de la CSG a d'ores et déjà de nombreux avocats. Contrairement à la TVA sociale, elle n'impacte pas directement le pouvoir d'achat des Français. Par ailleurs, elle taxe de manière égale les revenus du travail et celle du capital. Le Medef et la CFDT en sont par exemple des partisans. "Il est normal qu'on réfléchisse à passer une partie du financement assujetti au travail sur tous les revenus : capital, patrimoine, travail, c'est-à-dire la CSG. Après, il faut débattre pour savoir jusqu'où on va", avait déclaré en juillet le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque.
>> Écoutez ici le plaidoyer de Laurence Parisot, patronne du Medef, en faveur d'une telle réforme.
Les arguments contre. La CSG reste un impôt, et l'augmenter impacte donc le pouvoir d'achat des Français. De plus, elle taxe en partie les revenus du capital, ce qui est susceptible de freiner les investissements.
Outre la CFDT, les syndicats sont peu emballés par une hausse de la CSG. La CGT avait fait savoir, par la voix de son secrétaire général Bernard Thibault, que "la CSG dans sa mécanique actuelle n'est pas le bon outil", rappelant que "85% de ses ressources proviennent des revenus du travail, des salariés, ou des revenus des retraites ou des indemnisations chômage", et donc pas du capital. Vincent Drezet, le secrétaire général du syndicat national Solidaires Finances Publiques (ex-SNUI) a jugé de son côté que ce serait une "fausse bonne idée" qui va peser sur la croissance.
La droite est elle aussi vent debout contre cette mesure, à laquelle elle préfère donc la TVA sociale (baisse des charges des employeurs, hausse de la TVA). "Ce serait un acte criminel", avait raillé Laurent Wauquiez, ancien secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi (UMP) en juillet.
"La TVA porte sur une assiette plus large et contrairement à ce que l'on dit, ce n'est pas injuste. On consomme en fonction de ses besoins. Et il y a un avantage avec la TVA, vous taxez les produits importés. Avec la CSG, non", avait renchéri François Fillon. Par une hausse de la TVA sur tous les produits, y compris ceux importés de l'étranger, la TVA sociale entrave en effet les entreprises étrangères, tout en favorisant les françaises par la baisse des charges. Mais François Hollande l'a toujours combattue, refusant une mesure qui risque de faire augmenter les prix.
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