Les industriels du secteur se préparent dans le plus grand secret. Devant l'éventualité que la Grèce quitte la zone euro et revienne à son ancienne monnaie, la drachme, les imprimeurs de billets de banque sont sur les rangs. Le Britannique De La Rue, qui imprime plus de 150 monnaies nationales, a ainsi mis au point un plan d'urgence pour imprimer des drachmes. Au cas où.
Les distributeurs formatés pour l'euro
En France, l'entreprise Oberthur imprime elle aussi des billets, notamment des euros, dans son imprimerie de Chantepie, près de Rennes. En cas de changement de monnaie, il faudra compter au moins six mois pour imprimer les millions de nouveaux billets nécessaires.
Le processus est long et tout un nouveau cahier des charges devra être défini. "Concrètement, si demain la Grèce revient à la drachme, que fait-elle ? Est-ce qu'elle utilise les mêmes effigies que ses anciens billets ou est-ce qu'on utilise de nouvelles valeurs faciales avec de nouvelles effigies ?", s'interroge François Blanchet, rédacteur en chef de Monnaie Magazine.
Maquettes des anciens billets
Une fois la production lancée, il faut aussi pouvoir l'acheminer chez les commerçants et dans les distributeurs, ce qui n'est pas toujours simple, souligne-t-il. "Aujourd'hui, tous les distributeurs automatiques sont calés pour des billets en euros qui sont bien formatés. Si demain on change de monnaie, il faut reformater tout cela, refaire de nouveaux distributeurs", explique François Blanchet.
Avant le passage à l'euro, la Banque de Grèce avait la charge d'imprimer elle-même ses propres drachmes. Elle a d'ailleurs gardé les maquettes des anciens billets, et pourrait bien choisir de s'en servir, si les solutions des industriels privées s'avéraient trop chères.