Mercredi dernier sur Europe 1, le principe paraissait simple : le ministre du Budget François Baroin dévoilait la création d’une prime "d’au moins 1.000 euros" aux salariés des les entreprises versant des dividendes. Depuis, le gouvernement a précisé ses intentions à plusieurs reprises et a sensiblement réduit la portée de ce possible coup de pouce au pouvoir d’achat.
Une prime si les dividendes augmentent
Cette mesure concernerait uniquement "les entreprises dans lesquelles il y a des dividendes qui progressent", a précisé dimanche le ministre du Travail Xavier Bertrand, avant d’évoquer un vote de ce projet de loi avant l’été. Ce dispositif ferait l'objet d'une loi et ne serait donc pas ponctuel.
"On sait pertinemment que celles qui sont principalement concernées sont les grandes entreprises", a reconnu Xavier Bertrand lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. Sauf si les entreprises du CAC 40 figent le montant des dividendes, après une année 2010 record (40 milliards d'euros versés), s’exonérant ainsi de l’obligation de verser une prime.
Le seuil des 1.000 euros facultatif
La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a encore apporté plus de précisions lundi, considérant la barre des 1.000 euros comme facultative. "Je ne pense pas qu'on puisse donner [à la prime] un caractère obligatoire dans son montant", a-t-elle déclaré sur LCI, mettant ainsi fin à l'idée d'un montant minimum de la prime.
"Ce à quoi nous réfléchissons actuellement, c'est la chose suivante : un mécanisme d'exonération de charges sociales (...) pour que les entreprises puissent payer des primes exceptionnelles à leurs salariés, à titre négocié", a précisé la ministre. Il reviendra ensuite aux partenaires sociaux de négocier dans chaque entreprise le montant et la forme de cette prime, qui pourra s'intégrer à l'intéressement ou à la participation. Les entreprises versant une telle prime ne seraient donc exonérées de charges sociales que jusqu’au seuil de 1.000 euros. Une autre précision qui pourrait ne pas les inciter à dépasser ce montant.
Après avoir lancé mercredi cette idée sur la place publique et observé les réactions, le président de la République devrait réaliser les derniers arbitrages mardi, lors de sa visite dans les Ardennes. De leur côté, syndicats et opposition dénoncent une opération de communication.