L’INFO. Si le coût moyen du mètre cube en France est aux alentours de 4,15 euros, il est très variable d’une ville à l’autre. La Confédération Générale du Logement (CGL) a mené l’enquête et constate que certaines villes payent dix fois plus que d’autres. Pour faire baisser les prix, certaines mettent la pression sur les fournisseurs privés ou menacent de revenir à une régie publique.
De grands écarts. La CGL a interrogé toutes les communes de France et parmi celles qui ont répondu, la championne se trouve en Seine-et-Marne. Avec un prix de 9,86 euros par mètre cube, l’eau de Montmachoux, à une vingtaine de kilomètre de Fontainebleau, est l’une des plus chères de France. Elle coûte presque dix fois plus que celle de La Cabanasse, près de Perpignan, à 1,21 euros du mètre cube.
On retrouve des écarts importants sur de petits territoires. Ainsi, dans le département de Côte d’Or, la différence entre les villes les moins chères et les plus chère est de 4,47 euros. Un chiffre énorme, si l’on considère que le coût moyen du mètre cube en France est de 4,15 euros.
Avantage aux villes. Principale raison à de telles différences de prix : la taille des villes. Une commune ou une agglomération qui négocie un contrat pèsera toujours plus qu’un petit village de campagne.
En outre, dans ces agglomérations, les investissements et l’entretien du réseau pèsent souvent sur plus d’épaules. Par exemple, à Paris, les habitants payent pour un mètre de tuyau, contre 30 mètres dans les villes plus petites.
Des contrats pas si intéressants. Il n’empêche que malgré leurs grandes tailles, certaines villes payent quand même assez cher leur eau. Principale raison à cela : le fait que les leaders du marché de l’eau, Suez et Véolia en tête, se sont longtemps partagés la part du lion. En situation de quasi monopole, les entreprises se sont permises de faire payer très cher des services qui évitaient aux villes de gérer une régie publique.
Paris se rebelle. Un tel abus de position dominante était vrai jusqu’en 2010. La capitale décide alors de remercier ses fournisseurs d’alors, Suez et Véolia justement, pour revenir à une régie publique. Bien lui en a pris : depuis le coût de son eau a baissé de 8%.
L’initiative a d’ailleurs fait des envieux. Nice et Aubagne devraient suivre le même chemin dès le 1er janvier 2014 et Rennes est également intéressé.
Les géants ont peur. Cela dit, toutes les villes ne font pas le choix du retour à la régie publique. Le regain d’intérêt pour cette méthode de gestion de l’eau a effrayé les leaders privés du marché qui, désormais, concèdent de nouvelles négociations.
A chaque nouvelle discussion entre fournisseur et commune, c’est en moyenne une baisse de 20% des prix qui est acquise. A Saint Etienne, dans la Loire, la ville a par exemple récemment renégocié son contrat avec son opérateur privé. Résultat : une baisse de 26% du prix.