Une standing ovation qui ne passera pas inaperçue. Alors qu'elle vient de dégrader la note des Etats-Unis, l'agence d'évaluation financière Standard and Poor's (S&P) a salué lundi la politique menée par l'actuel gouvernement français, et qui d'après elle justifie sa note "AAA". Un soutien de taille alors que la France est parfois citée parmi les pays les plus menacés de perdre son "AAA".
La réforme des retraites plébiscitée
Lors d'une conférence téléphonique, John Chambers, président du comité de notation des Etats de S&P, a d'abord loué la réforme des retraites votée en 2010, "une mesure intelligente" d'après lui. "Le gouvernement est resté droit dans ses bottes. Il a connu beaucoup de contestation de la rue, mais il n'a pas cédé à cette pression, ce qui souligne la crédibilité de l'exécutif pour prendre des mesures difficiles", a-t-il considéré.
Un véritable plébiscite pour une réforme pourtant très contestée par les Français l'automne dernier. "C'est une mesure budgétaire qui a renforcé la confiance des marchés en la capacité des responsables politiques à prendre des mesures par anticipation pour s'attaquer aux problèmes de viabilité à moyen terme des finances publiques", a-t-il expliqué.
Une politique de relance plus efficace qu'ailleurs ?
Autre point de satisfaction : le retrait de la politique de relance budgétaire. "Un exemple de politique budgétaire bien conçue", s'est félicité à ce propos David Beers, directeur de la notation des Etats de S&P. "C'est vrai que les Français, comme un certain nombre de pays 'AAA', ont apporté un soutien budgétaire de relance il y a quelques années. Mais ils ont retiré [...] cette relance", a-t-il commenté.
"Ils l'ont fait avec une combinaison de mesures sur les recettes, essentiellement en supprimant diverses niches fiscales, et également de mesures sur les dépenses. Donc de fait ils ont commencé le rééquilibrage budgétaire l'année dernière", a-t-il poursuivi.
Petit bémol toutefois. "Certains des indicateurs budgétaires de la France aujourd'hui sont en fait légèrement pires que ceux des Etats-Unis, en particulier la dette", a nuancé John Chambers, soulignant que "la zone euro a ses problèmes aussi".