L'afflux. Apparemment, le marche de l'emploi allemand fait rêver le reste de l'Europe. L'Allemagne a en effet dû mettre fin à un programme destiné à attirer des jeunes Européens sur son marché du travail. La raison ? Elle a été dépassée par une demande largement supérieure aux attentes. "Actuellement la demande ne peut pas être satisfaite" pour le programme "The job of my life", a expliqué une porte-parole du ministère de l'Emploi lors de la conférence de presse.
Entre janvier 2013 et mars 2014, "9.000 personnes ont déposé un dossier, beaucoup plus que ce que nous attendions", a expliqué la porte-parole du ministère. Parmi eux une écrasante majorité d'Espagnols, avec près de 5.600 demandes, selon des chiffres fournis par ZAV, organisme affilié à l'Agence allemande pour l'Emploi et chargé de l'examen des dossiers. Les Polonais forment l'autre gros contingent, suivis par les Hongrois.
C'est quoi le programme ? "The job of my life", ou MobiPro-EU selon son nom officiel, offre une aide financière à de jeunes Européens pour venir se former en alternance, faire un stage ou travailler en Allemagne dans un des secteurs en manque de main d’œuvre comme la gastronomie ou le soin aux personnes âgées. Présenté comme une contribution à la lutte contre le chômage au Sud de l'Europe et comme un moyen de regarnir les rangs des actifs allemands, l'initiative est financée par le ministère de l'Emploi. Les jeunes retenus bénéficient d'une aide financière pour prendre des cours d'allemand dans leur pays d'origine, assister à un entretien d'embauche ou déménager.
Le programme à destination des 18-35 ans devait courir jusqu'à 2016. Devant son succès, il avait été prolongé jusqu'à 2018 et son enveloppe financière gonflée à près de 400 millions d'euros, dont 48 millions pour 2014, déjà entièrement utilisés. Si la porte se ferme pour l'instant pour de futurs candidats, "toutes les personnes dont le dossier a été retenu continuent à recevoir les aides jusqu'à la fin", précise le site internet www.thejobofmylife.de.
Des soupçons de tromperie. Lundi le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) rapportait que plusieurs jeunes Espagnols venus faire un stage dans le cadre du programme se retrouvaient en rade, notamment à Rostock (nord), et ne percevaient pas les aides promises.
"Une procédure judiciaire est en cours", a indiqué à ce propos la porte-parole du ministère. Une porte-parole de ZAV a précisé à l'AFP que certaines entreprises ou organisations s'étaient manifestement rendues coupables de tromperie, en faisant abusivement miroiter des stages ou des places d'apprentissage à des jeunes alors que leur dossier n'avait pas été officiellement validé.
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