La surprise a été de taille pour un client d’une pharmacie de Colombes (92) : il a acheté deux boites de purinéthol pour son traitement anti-cancer. La première coûtait 4,39 euros, la seconde 66,25 euros, révèle Le Canard Enchaîné. La raison de cette multiplication par 15 du prix de la boîte : l’ancienneté du stock. La première était plus ancienne, la seconde avait été revalorisée par le Comité économique des produits de santé (Ceps).
Le comité se justifie en expliquant que la molécule a une importance thérapeutique et n’avait pas été réévaluée depuis 1967 et que le laboratoire sud africain, Aspen, vendait presque à perte. Il avait d’ailleurs menacé de se retirer du marché français.
Le Ceps affirme avoir obtenu un rabais de 20% sur le prix demandé par le laboratoire et explique que cette augmentation est le seul moyen de lutter contre le commerce parallèle. Des grossistes détourneraient des quantités de médicaments vendus peu cher en France pour les reconditionner et les distribuer dans d’autres pays où le prix est supérieur en Europe. Aspen se frotte les mains, la Sécu qui le rembourse à 100% fait les comptes : 2 millions d’euros de plus à débourser.