Les chefs d'entreprises sont descendus dans la rue lundi pour manifester et exprimer leur ras-le-bol de la fiscalité, des charges, des règles sanitaires, etc. Parmi leurs griefs, deux dossiers étaient sur toutes les bouches : le compte pénibilité et le temps partiel minimum. Des mesures présentées comme anti-entreprises et qui auraient été, selon certains patrons, imposées par le gouvernement. Invité d'Europe 1 mardi matin, François Rebsamen a tenu à leur répondre et à dénoncer "les postures". Pour le ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social, le compte pénibilité a déjà été assoupli, quant au temps partiel minimum, il s'agit d'une mesure que le patronat lui-même a signé.
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Le compte pénibilité ? "Il a déjà été assoupli". Lors de leurs manifestations, les chefs d'entreprises ont été clairs : ils réclament "la suspension immédiate" du compte individuel de pénibilité, qui doit entrer en vigueur à partir du 1er janvier 2015. Mais le gouvernement estime avoir déjà fait un effort : le compte pénibilité "est déjà assoupli. A la demande du Premier ministre, il a été reporté d’un an pour six facteurs", a rappelé le ministre.
Et François Rebsamen d'ajouter : "j’ai repoussé l’application de six facteurs de pénibilité à 2016 et à une étude qui sera présentée à ces mêmes patrons au mois de mai 2015. Donc pas d’inquiétude, je voudrais les rassurer : nous suivons le dossier en liaison étroite avec les responsables du Medef".
François Rebsamen : Le compte pénibilité "est...par Europe1frInvité mardi sur Radio Classique, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a tenu le même discours, rappelant que le gouvernement a nommé un groupe de travail chargé de "rendre la pénibilité supportable pour les entreprises". Lundi, ce dernier se montrait encore plus explicite lors d'une conférence organisée par Les Echos et le Handelsblatt : "Il y a un ajustement à faire au réel qui se fera dans les prochains mois. Je peux vous le garantir car c’est la volonté du premier ministre".
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L'encadrement des CDD de très courte durée ? Des mesures "signées par le patronat". Dans le but de lutter contre les chefs d'entreprises qui multiplient les contrats très courts, pour certains de quelques heures seulement alors que le travailleur est un collaborateur régulier, le gouvernement et la partenaires sociaux ont décidé de changer les règles. Désormais, les nouveaux contrats à durée déterminée doivent être d'une durée minimum de 24 heures hebdomadaires. Une mesure que les chefs d'entreprises ont également dénoncé lundi.
François Rebsamen a donc fait de l'explication de texte, rappelant que "sur le temps partiel, il y a des dérogations qui ont été prises : une dérogation individuelle pour ceux qui veulent faire moins de 24 heures et des dérogations de branche. 24 accords de branche ont été passés. Donc nous rendons applicables ces mesures qui, je me permets de la rappeler, ont été signées par le patronat".
Pierre Gattaz accusé de faire dans la "posture". En clair, le gouvernement a déjà revu ses plans sur de nombreux dossiers pointés par les chefs d'entreprise. D'où une certaine incompréhension des manifestations organisées lundi et l'impression d'être victime d'un double discours de la part des organisations patronales, et notamment de PIerre Gattaz, à la tête du Medef. "Ce n’est pas aux dirigeants du patronat de prendre ces postures, c’est aux dirigeants du patronat d’expliquer ce que nous faisons tous les jours avec eux", a souligné François Rebsamen, avant d'ajouter : "il y a les chefs d’entreprises confrontés à des difficultés réelles et puis il y a les postures. C’est la position que peut prendre de temps en temps Pierre Gattaz, pour parler de lui, qui ne sont pas conformes au dialogue que nous menons avec lui. Son rôle, c’est de donner les informations, de canaliser, d’expliquer ce que nous faisons".
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Et le ministre de faire le parallèle avec une autre organisation patronales : "quand vous rencontrez le patron de l’UPA, les petites et moyennes entreprise, vraiment l’artisanat, il vous dit que le CICE c’est très bien. S’il le dit, il faut qu’il le dise aussi çà ses adhérents".