Redressement judiciaire : MoryGlobal suit les pas de Mory Ducros

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avec AFP , modifié à
EMPLOI - La société de transport routier n'a pas fait mieux que son ancêtre : elle est sous période d'observation pour trois mois.

Victime de la concurrence étrangère, le transporteur de colis Mory Ducros a disparu en février 2014 pour renaître sous l'appellation MoryGlobal. Mais malgré la suppression de plus de la moitié des emplois et l'effacement de la dette, la nouvelle société n'a pas réussi à rebondir. Après s'être déclaré vendredi en état de cessation des paiements, MoryGlobal a été placé mardi en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Bobigny, avec une période d'observation de trois mois.

MoryGlobal, un Mory Ducros relifté. L'entreprise est née il y a un an sur les cendres de Mory Ducros au prix d'un plan de 2.800 suppressions de postes, présenté par le fonds Arcole industries, son propriétaire et également repreneur. Le transporteur emploie désormais 2.200 salariés dans 50 agences en France et n'a pas réussi à se relancer car "les financements promis à la création de la société n'ont pas été au rendez-vous", dixit son PDG, Jean-Louis Demeulenaere.

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Le repreneur accusé de ne pas avoir respecté sa promesse. Des financements, il en était pourtant question puisque l'actionnaire principal, Arcole, avait repris l'entreprise en échange d'un plan social mais aussi de l'injection d'argent frais. Sauf qu'une partie de cet argent aurait finalement été retiré, selon les syndicats : Arcole a retiré il y a quelques mois de la trésorerie de MoryGlobal 7,5 millions d'euros sur les 17,5 millions qu'il avait injectés pour remettre à flot l'entreprise en 2014. Le Comité d'entreprise et la CFTC ont annoncé qu'ils déposeraient une plainte dans la semaine auprès du parquet de Bobigny pour demander des "éclaircissements sur cette rétrocession".

Six mois pour se redresser. En attendant, l'entreprise a obtenu un délai pour tenter de trouver une solution. Six mois, "c'est une bouffée d'oxygène pour la société", a estimé Michel Ariba, délégué FO. "Nos clients peuvent nous remettre leurs colis, l'entreprise est en marche. On traverse une mauvaise passe, mais on va se redresser", a-t-il ajouté. "Nous allons pouvoir continuer à essayer de sortir notre société de ce mauvais pas, ça ouvre des perspectives extrêmement importantes pour 2.200 personnes", a réagi Lucien Datchy (CFDT), représentant du CE.