L'INFO. Même si les contours de la future réforme des retraites, prévue pour la rentrée, n'a pas été dévoilé par les partenaires sociaux et le gouvernement, l'opposition prépare déjà sa copie. L'UMP a en effet annoncé jeudi, par le biais du député Hervé Mariton, qu'elle présentera à ses militants début septembre une contre-réforme des retraites avant d'organiser une convention sur cette thématique le 1er octobre.
Ce que propose l'UMP. Parmi les mesures fortes qui seront proposées figureront notamment le recul de l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans, un allongement de la durée de cotisation à 44 années à l'horizon 2020 et une convergence vers une régime unique des différents régimes de retraites. "Nous présenterons ce contre-projet à la rentrée (...) qui aura le principe d'être clair avec une convergence (des différents régimes) pour plus d'équité et d'efficacité (...) et en jouant sur les mesures d'âge qui peuvent être une solution courageuse et audacieuse", a expliqué le député de la Drôme.
Une réforme mais "pas brusquement". Selon le député, l'avancée vers un régime général unique de retraites, en fusionnant le régime privé, celui des fonctionnaires et les régimes spéciaux, permettrait de réaliser environ 6 milliards d'euros d'économies. Mais cette réforme, que tous les gouvernements successifs ont proposé sans la mener à son terme, doit se faire "en prenant son temps et pas brusquement". Quant au recul de l'âge légal de départ à 65 ans et l'allongement à 44 années de cotisation, Hervé Mariton estime que "l'horizon 2020-2023 constitue certes une pente raide, mais nécessaire pour garantir le financement" du régime des retraites, précisant que des discussions internes au parti devaient encore avoir lieu à ce sujet.
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Ce que propose le gouvernement. Une nouvelle réforme des retraites est en chantier, même si la dernière en date remonte seulement à 2010, sous le gouvernement Fillon. Le Premier ministre en dévoilera les grandes lignes les 26 et 27 août en recevant à nouveau les syndicats et le patronat. Le projet de loi sera présenté en conseil des ministres le 18 septembre.
Le Parti socialiste, de son côté, a déjà adopté, en juillet, ses propositions de réforme. Il ne propose pas de revenir sur l'âge légal de départ à la retraite, porté à 62 ans par la réforme de 2010. Concernant la durée de cotisation --portée à 41,5 années par la dernière réforme-- le PS juge qu'un allongement après 2020 est "possible", mais qu'"il ne devra pas excéder la moitié des gains d'espérance de vie". Avant 2020, le PS est "opposé à l'accélération du calendrier des durées de cotisations".