Réforme des retraites, une occasion ratée

Jean-Marc Ayrault a annoncé mardi soir son projet de réforme du système de retraites.
Jean-Marc Ayrault a annoncé mardi soir son projet de réforme du système de retraites. © Reuters
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Thomas Morel et Axel de Tarlé , modifié à
EDITO ECO - La réforme des retraites annoncée mardi ne permettra pas d'équilibrer le système, estime Axel de Tarlé.

La réforme des retraites annoncée mardi est-elle à la hauteur des enjeux ? Pour ramener le système à l'équilibre, Jean-Marc Ayrault a annoncé deux mesures phares : la hausse des cotisations retraites de 0,3 points et l'allongement de la durée de cotisation, de 41 ans et trois trimestres en 2020 à 43 ans en 2035. En apparence, le projet du Premier ministre permet d'adapter en douceur le système de retraites, et apporte une solution aux problèmes de financement du régime général en faisant participer à la fois salariés, entreprises et retraités.

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>> Pour Axel de Tarlé, éditorialiste à Europe 1, le projet annoncé est très loin de la grande réforme structurelle nécessaire :

 

Le gouvernement fait le choix du "tout impôt". Le gouvernement ferait-il la sourde oreille ? Ce week-end, dans le Journal du Dimanche, le commissaire européen aux affaires économiques, Olli Rehn, a alerté sur un "seuil fatidique" des impôts en France. Selon lui, augmenter encore les impôts en France risquerait de casser le peu de croissance qui reste en France.

C'est pourtant très exactement ce que vient de décider Jean-Marc Ayrault. Pour financer le système de retraites, le Premier ministre a décidé mardi d'augmenter les cotisations de 0,3 points. "La France avait une occasion unique de montrer qu'elle était prête à des réformes de fond, elle a choisi à la place d'augmenter encore les impôts", regrette Axel de Tarlé.

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Un financement insuffisant. Et encore, ces financements sont largement insuffisants pour ramener à l'équilibre le système. La réforme prévoit en effet une hausse de 0,3 points des cotisations retraites ainsi que l'imposition du bonus accordé aux parents de trois enfants. Au total, selon Jean-Marc Ayrault, ce sont ainsi 7,3 milliards d'euros supplémentaires qui iront financer les retraites en 2020.

Sauf qu'à l'horizon 2020, ce ne sont pas sept, mais bien 20 milliards qu'il faut trouver : en plus du régime général, dont le déficit devrait être de sept milliards en 2020, il y a les régimes complémentaires, ceux des fonctionnaires, les régimes spéciaux, etc. Eux resteront largement déficitaires, mais rien n'est prévu pour les régler.