La principale fédération d'usagers des transports, la Fnaut, déplore "le flou et les lacunes" du rapport Bianco sur la réforme ferroviaire relevant notamment l'absence d'une représentation des usagers parmi les recommandations présentées. "Il est regrettable qu'une représentation des usagers du rail ne soit pas prévue dans les conseils d'administration du gestionnaire d'infrastructure unifié (GIU) et de la maison mère ou auprès du Haut-comité des parties prenantes", estime la Fnaut dans un communiqué mardi. Ces trois entités figurent dans la nouvelle organisation du système ferroviaire préconisée par l'ancien ministre des Transports, Jean-Louis Bianco, dans un rapport remis lundi au Premier ministre. Le dispositif fixe sept objectifs pour sortir le rail de la spirale de l'endettement - la dette du secteur dépasse 30 milliards d'euros - tout en améliorant la qualité du service public.
"Les voyageurs et les chargeurs (clients du transport de marchandises) sont directement concernés par les orientations stratégiques et leurs applications concrètes qui seront décidées par ces instances", souligne la Fnaut qui qualifie cette lacune de "régression". Selon la fédération, le rapport n'avance "aucune suggestion concrète visant à augmenter la productivité de l'opérateur SNCF, améliorer sa qualité de service, accroître ses recettes, réduire les coûts du TER au lieu de les transférer sur route". La Fnaut note que "la préparation à l'introduction de la concurrence imposée par l'Union Européenne en 2019 n'a pas été abordée".
Elle s'interroge aussi "sur la complexité du dispositif institutionnel proposé" et voit mal l'utilité d'un Haut-comité des parties prenantes (constitué des différents acteurs du ferroviaire) alors que le rôle de l'Araf (le régulateur du secteur) pourrait être renforcé". Autre critique enfin, le fait qu'aucune mesure "telle que la taxation du kérosène", ne soit proposée pour corriger "les conditions inéquitables de concurrence entre le rail et ses concurrents".